Critique | Sky Ferreira à Montréal
25 mars 2013 – Sala Rossa (Montréal)
La jeune chanteuse et mannequin d’à peine 20 ans, Sky Ferreira, s’est arrêtée à la Sala Rossa, lundi soir, après avoir annulé quelques spectacles la semaine précédente en raison de problèmes de santé. Sa voix retrouvée, elle a livré une dizaine de chansons dans une performance en tête d’affiche qui avait plutôt des airs de « showcase ».
Assez éteinte, c’est à une Sky Ferreira pas tout à fait présente qu’on a eu droit en ce début de semaine. Il faut dire que le contraste était assez grand après une performance aussi authentique et vraie de How To Dress Well en première partie.
Débutant par Lost In My Bedroom, on sentait une sorte de timidité ou peut-être de malaise de la part de la jeune blonde, malgré l’énergie de la chanson. Il n’était pas rare de remarquer ses mains tremblantes, vissant avec difficulté le bouchon de sa bouteille d’eau. Il faut dire que Sky Ferreira en est encore à ses débuts sur scène et qu’elle prend peu à peu de l’assurance. On lui accorde cependant qu’elle avait bel et bien retrouvé sa voix, assez juste d’ailleurs.
Peu volubile, elle n’a que rarement interagi avec la foule, ne serait-ce que pour lancer des petits « thank you » gênés accompagnés de rires nerveux. Elle s’est pourtant davantage laissée aller dès You’re Not The One, une pièce beaucoup plus « punchée » qui l’a amenée à mieux occuper son espace et aller vers son public, qui comptait plusieurs fans conquis d’avance qui hurlaient devant leur idole.
Ses pièces mieux connues comme Sad Dream, Red Lips et Ghost n’ont pas été épargnées et Ferreira a terminé la courte soirée avec le succès dont on ne se lasse pas, Everything Is Embarrassing. Sans rappel. « Short and sweet » comme on dit en bon français.
Il reste que la starlette a besoin de parfaire sa présence de scène et son attitude. Ses cheveux blonds platine, ses yeux vides et sa bouche en cul-de-poule ne contribuent en rien à lui attirer une quelconque empathie, bien qu’une certaine aura mystérieuse et sensuelle émane de sa personne. Un bien étrange personnage difficile à saisir.
On attend toujours un album studio complet (I’m Not Alright) de celle qui pose pour Yves St-Laurent. L’opus serait prévu pour le mois d’avril cette année, et fera suite à ses deux EP, soit As If! (2011) et Ghost (2012).
How To Dress Well en première partie
How To Dress Well, mené par Tom Krell, mérite tout le respect du monde après la performance qu’il a offerte lundi soir. Se livrant entièrement, à coeur ouvert, on sentait toute la sincérité dans sa voix, toute l’émotion que lui inspirait ses textes et sa musique.
Pourtant, à première vue, rien ne laissait présager une prestation aussi intéressante. Un drap blanc maladroitement accroché accueillait des projections alors que Krell s’amenait sur scène vêtu d’un t-shirt blanc 10 fois trop grand pour lui, accompagné de son acolyte DJ/violoniste et de sa bouteille de Jameson. À quoi s’attendre?
Krell a lui aussi livré environ une dizaine de morceaux, bien fournis en basse que les projections visuelles venaient toujours rehausser d’une profondeur, d’une dimension insoupçonnée et étrangement fascinante. Le tout s’est conclu sur une composition écrite pour son frère, interprétée a capella, sans micro, sans artifice, sans rien. Seulement le son pur et clair d’une âme qui se livre sans retenue à un public à l’écoute. Un rare moment de silence à la Sala Rossa qu’il faisait bon savourer.
Grille de chansons
1. Lost In My Bedroom
2. Ain’t Your Right
3. Sad Dream
4. Red Lips
5. Can’t Say No
6. Werewolf (From Waist Down)
7. You’re Not The One
8. Ghost
9. I Will
10. Everything Is Embarrassing
Photos en vrac
par Karine Jacques
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