Critique | Nelly Furtado au Théâtre St-Denis de Montréal

Mercredi soir, Nelly Furtado présentait à Montréal – dernière étape de sa tournée canadienne – son cinquième album The Spirit Indestructible.

Cela faisait 5 ans et demie qu’elle avait disparu de la scène montréalaise, laissant derrière elle un album en espagnol Mi Plan.

Entre-temps, elle est passé de l’amphithéâtre du Centre Bell au Théâtre St-Denis. Certains diront que des artistes gagnent à présenter des concerts dans des salles plus petites, voire intimistes, ce qui ajoute grandement à la qualité vocale. Mais le problème découle du fait que les billets ne se sont pas vendus à un rythme soutenu, à un tel point que des revendeurs les offraient littéralement pour la modique somme de 5$ devant l’entrée.

Malgré deux premières parties, le concert a débuté à 20h50. Accompagnée de ses nombreux musiciens de longue date, Nelly Furtado a entrepris son spectacle avec le morceau d’ouverture de l’album du même nom, The Spirit Indestructible. À la fois urbain, pop, avec un léger beat électro (excellent travail du DJ présent), Nelly Furtado a un peu trop poussé sa voix nasillarde, donc on ne comprenait pas trop ce qu’elle chantait.

La seconde s’ouvre sur la lancée de la précédente. Un peu plus rapide, le rythme s’accélère et prend des airs latino grâce au travail acharné des percussionnistes. Dommage qu’elle ne se soit pas beaucoup déhanchée, se concentrant surtout  sur ses paroles.

Elle a ensuite enchaîné toute une série de titres à succès (Powerless, Say It Right, Try, I’m Like A Bird, Força…). Cette séquence est construite sur un fil conducteur qui se révèle dès qu’une chanson prend fin et qu’une autre débute, une suite parfaite qui a fait en sorte que certaines personnes ont osé se lever de leur siège pour mieux apprécier cette énergie déployée sur scène par Nelly et son guitariste.

Dans cette même séquence figurait aussi de nombreuses reprises (Don’t Leave This Love, Quando quando quando, Get Your Freak On et Fly Like An Eagle) qu’elle a interprétées de façon originale et spéciale. Sans oublier Give It To Me et Like A Prayer qu’elle a voulu garder pour la fin de son spectacle. Étonnant, tout de même, ce nombre important de reprises pour une artiste reconnue mondialement.

 

La performance a été ponctuée de 2 moments inusités:

– Avant d’interpréter Bucket List, pièce très pop de son répertoire, Nelly Furtado a pigé dans un seau blanc toutes sortes de demandes spéciales des fans (de Montréal?) pendant de très longues minutes, des demandes du genre : un baiser avec un de ses musiciens déguisé partiellement en oiseau.

– Une photographe de son équipe est venue sur scène prendre une photo du public afin de la publier sur la page Facebook de l’artiste. Rien de mieux que de rester debout pendant Parking Lot, dans une version aux refrains presque acoustiques et une fin apaisante pour l’oreille.

Pendant 100 minutes, son spectacle est un concentré de ce qu’elle fait de bien dans les styles par lesquels elle est passée (pop, folk, hip hop) au fil des ans. Généreuse (23 morceaux), ses hits ont laissé place aux mid-tempos puis aux ballades dans un voyage entre modernité et horizons lointains.

 

Photos en vrac
par Patrick Roger