Koriass

Critique | Koriass à la Maison de la Culture Maisonneuve

Trois mois après son lancement échevelé au Club Soda, Koriass remettait les pieds à Montréal vendredi soir, le temps d’une veillée sympathique à la Maison de la culture Maisonneuve. Survol d’un spectacle condensé style sous-sol d’école secondaire.

À l’entrée du sanctuaire culturel hochelagais, ça sent la batch fraîche de pop-corn. Sacrilège : le petit verre même pas rempli au complet coûte 2$. On passe donc tout droit, regrettant amèrement nos virées mémorables à la Cage aux sports.

Dans la salle, les chaises sont empilées au fond et la moyenne d’âge s’élève à 17 ans et demi. On se sent de plus en plus comme un vendredi soir à la polyvalente, dans le gymnase, avec l’idole des jeunes sur la scène. D’ailleurs, l’ambiance est à la fête, tout le monde chante à l’unisson, et les verres de pop-corn sont curieusement à la grosse mode.

Sur scène, Koriass est entouré de son side-kick Bobby One, de ses bassiste et drummeur habituels, et ÉVIDEMMENT de DJ Manifest. Le vétéran des platines semble particulièrement endormi sur scène, ses yeux cross-side sont épatants. Au moins, ses mains bougent encore avec malléabilité.

 

Jamais oser flusher

Après plusieurs chansons lugubres de son album dépressif Rue des Saules, Koriass nous fait rêver avec Supernova, sa reprise attendrissante des Étoiles filantes des Cowboys Fringants. À ce moment, aux toilettes, un homme se confie. « J’ose jamais flusher », dit-il en référence à la chasse d’eau humide, sale et suintante. « Prend des notes man », réplique son voisin, en se servant de son coude pour faire partir sa pisse.

Koriass procède ensuite à l’accueil de son invitée Safia Nolin, en vedette dans Américain. « C’est une fille réservée mais tellement fuckin’ talentueuse. Ça paraît pas, mais c’est une party girl. C’t’une capable », dit-il, avec sa bonhomie légendaire.

Comme pour la plupart de ses nouvelles chansons, on sent l’interprétation du rappeur un peu moins aboutie. Rien de raté, bien entendu, mais on dirait que l’Eustachois se sert du public (qui connaît les paroles par cœur) comme béquille pour palier ses brusques blancs de mémoire. Ça ou qu’il tente assidûment de faire un remake de l’album live Si ce soir… de Patrick Bruel.

À un moment donné, Koriass se tanne de tendre le micro vers la foule et fait monter une horde de jeunes à casquette directement sur scène pour entonner Saint-Eustache. Le résultat est nice.

Au rappel, Garde ta job s’avère d’une efficacité remarquable, tout comme les skills de signage d’autographe de Koriass dans le vestibule.

 

 

 

 

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