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KNLO – Long jeu (***½) | Changement subtil mais significatif

KNLO - Long jeu KNLO Long jeu

Tout comme son changement de nom, de KenLo Craqnuques à KNLO, le changement de son de KNLO n’est pas drastique. Mais quand même significatif.

Surprenant qu’un artiste aussi incroyablement prolifique (en plus des galettes d’Alaclair et d’apparitions à gauche et à droite, le gars a, quoi, une dizaine de mixtapes sous le bras) ait pris autant de temps avant de sortir un tout premier, vrai de vrai, long jeu solo.

Long jeu habilement nommé Long jeu, d’ailleurs.

Mais à l’écoute de l’album, on comprend un peu le pourquoi du délai. KNLO voulait prendre le temps d’évoluer.

Donc après avoir pas mal inventé le piu piu, sonorité typique de la scène québécoise d’il y a quelques années, le producteur/rappeur enfile de nouvelles pantoufles. Des pantoufles clairement tricotées à partir du même genre de laine, mais avec plein de nouvelles couleurs.

Y’a du rap et du trap (B.B.I.T.C, Tabac indien), de la musique du monde (Mai Ayayaye), des clins d’œil jazz (L’arbre), mais surtout y’a de la soul (L’église, entre autres). Tout ça malaxé pour donner un genre qu’on serait bien embêté de décrire. En gros : KNLO ne sonne plus comme personne d’autre que KNLO.

Sa façon de jouer avec les mots, de les prononcer surtout, sa voix de fausset, ses références de basketball, son jeu d’équipe avec Caro Dupont, tout sur Long Jeu n’appartient qu’à KNLO. Y’a rien, dans le paysage rap québ’ présent, qui ressemble à ça.

La plus proche comparaison serait XXL d’Eman et Vlooper.

Pas surprenant donc qu’Eman se pointe le bout du nez le temps d’une collabo sur l’album. Et que cette collabo, Merci, soit la meilleure piste du compact.

Et toute cette personnalité se transpose encore sur scène, comme il l’a prouvé à son lancement sold out à la Vitrola, jeudi dernier.

S’il y a une chose qui démarque sa performance live de celle des autres bons groupes rap québécois, c’est qu’une soirée avec KNLO est une soirée de famille. Un gros party de Noël où tout le monde sourit, où tout est un peu pris à la blague. Y’a pas le mosh pit d’un show de Dead Obies, y’a pas l’intensité d’un show de Loud Lary Ajust, y’a pas l’absurdité d’un show d’Alaclair, mais n’empêche qu’il fait 80 degrés Celsius dans la salle pis que tout le monde se fait aller le bas-tronc avec le sourire fendu jusqu’aux oreilles.


* À (re)voir le 29 octobre au Zaricot (Saint-Hyacinthe), ainsi qu’en première partie des Dead Obies le 3 novembre au Club de Brossard, le 4 novembre au Théâtre Granada de Sherbrooke et le 25 novembre à la Paroisse du Bon Pasteur de Saint-Jérôme. 

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