Critique jazz: Marc-André Séguin au Upstairs
Mardi 12 juin 2012 – Upstairs Jazz-Bar-Grill (Montréal)
Mardi soir, le guitariste Marc-André Séguin offrait un spectacle au Upstairs Jazz-Bar-Grill, accompagné d’une section rythmique composée d’Andrew Dyrda à la batterie et de Marczin Garbulinski à la contrebasse. Dans une salle un peu trop vide, les trois musiciens ont malgré tout su montrer une prouesse musicale en présentant un jazz à plusieurs visages.
Le type de soirée d’écoute qu’offrait le trio de Marc-André Séguin était assurément relax. Séguin n’a adressé que quelques courtes paroles au public dont l’intérêt se limitait à la durée de la pause entre deux sets.
Sans jamais parler au public, Séguin a joué improvisation après improvisation dans cet environnement de tranquillité où il semblait s’enfermer dans sa bulle par moments. Les puissantes batterie et contrebasse ont beaucoup agi comme canevas pour les mélodies souvent trop discrètes de Marc-André Séguin.
Toutefois, l’atmosphère reposante a invité quelques climax, surtout venant du batteur Andrew Dyrda. Celui-ci a intégré des variantes rythmiques pendant toute la soirée. Et, à quelques moments, il a fait vivre ces rythmes dans des solos puissants et entraînants.
Par moments, les intensités de Dyrda ont grandement accentué le niveau d’énergie de ses collègues créant ainsi des moments forts et passionnants. Lors de ces climax, les sons des trois instruments fusionnaient pour n’en former qu’un et on pouvait se laisser baigner dans la musique.
La plus grande faute du spectacle, c’est sans doute que l’interprétation des pièces et l’humeur du groupe ont créé un climat très calme dans un bar qui était loin d’être rempli. Et le son souvent trop tranquille du trio de Marc-André Séguin n’a pas contribué à revigorer l’atmosphère.
Il serait difficile d’argumenter contre la qualité musicale de ce trio. Ils réussissent à marier les meilleurs éléments du jazz conventionnel et de plusieurs autres formes. Plusieurs des mélodies de Séguin avaient des airs de musique populaire par moments, toutefois ces airs étaient soutenus par des rythmes très conventionnels, mais toujours bien exécutés.
Et, les trois musiciens ont très bien pu se montrer en solo. Malheureusement, même si une grande partie du jazz constitue en les interactions avec les membres du public, ceux-ci n’ont souvent même pas applaudi suite aux solos. On peut présumer qu’ils ne voulaient pas interrompre le climat de calme.
Il n’y a aucun doute que Marc-André Séguin est un très brillant musicien et compositeur. Par la simplicité de trois instruments, il réussit à offrir du nouveau dans le monde de la guitare jazz. La qualité de ses mélodies et de ses arrangements rend sa musique très attirante.
Il reste que Marc-André Séguin pourrait relever le niveau de volume et d’intensité dans ses spectacles et permettre à la batterie et à la contrebesse de s’élancer plus souvent.
- Artiste(s)
- Marc-André Séguin
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Upstairs
- Catégorie(s)
- Jazz/Blues,
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