Critique Humour: Martin Petit à l’Étoile dix30

Vendredi 10 septembre 2010 – l’Étoile dix30 (Brossard)

Spectacle en rodage
(pour consulter notre critique officielle de la première montréalaise, cliquez ici)

L’humoriste Martin Petit nous présente quelques réprésentations son troisième « one-man show » Le Micro de feu en septembre à l’Étoile Dix 30 de Brossard. Incendiaire et bien orchestré, ce titulaire de quelques Oliviers nous fait une introspection sur tout ce que vous voulez toujours savoir sans jamais oser en… parler !

Les Tabous

Père de 2 jeunes enfants, Martin Petit n’y va pas avec des gants blancs, et n’hésite pas à parler d’urine (pipi), de matières fécales (caca) ni de la peur de dire « je t’aime » dans une relation père-fils avec une manière très objective qui nous porte à réfléchir ou à modifier nos habitudes (changement de couche, entre autres). Il aborde le sado-masochisme (mot de passe), les modèles féminins (écervelées), la masturbation (surdité) et même la semence (sofa)!

Très mimique sur scène, Martin Petit multiplie les gestes provocateurs et les révélations chocs en admettant avoir voté péquiste aux élections sans trop savoir pourquoi car sa famille est « bleue ». « J’hésitais de voter pour Boisclair mais à ce que je vois, ça peut pas être pire que de voter pour Jean Charest », lance-t-il d’un ton cinglant.

Cependant, il capte d’une façon explosive, l’attention de ses auditeurs comme un espèce de gourou en enchaînant sur des faits un peu surprenants (« Le peuple québécois devraient prendre exemple sur leurs voisins du Sud car ils sont patriotiques et fiers »).

Un touche-à-tout

Plusieurs autres thèmes y sont abordés : l’internet, la première relation, le suicide, la génération X, les déviations sexuelles, etc. Il va jusqu’à nous confier sa pensée après avoir lu un extrait de la Bible sur Sodome et Gomorrhe.

Selon Martin, il croit que Dieu avait une préférence entre les 2 villes et il décida de punir la ville de Sodome car les habitants abusaient probablement trop des sphincters (sodomie). Eh oui, vous l’aviez presque deviné! Passage hilarant.

Il se permet également d’imiter Lucien Bouchard (« Les québécois sont paresseux et ne travaillent pas ») et de s’objecter contre les termes utilisés par le système québécois (personnes agées vs. ainés).

Âmes sensibles et oreilles chastes, s’abstenir? Au contraire. Le périple de 90 minutes en 2 volets m’a paru très réfléchi avec une idée de spectacle très « politiquement correct » et non pas d’extrême mauvais-goût. Bien joué mais par contre, non-recommandé aux saintes-nitouches.

* Martin Petit effectuera sa rentrée montréalaise du 5 au 7 octobre 2010 à la Salle Ludger-Duvernay du Monument-National. *