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Francofolies 2015 – Jour 4 | Retour sur l’éblouissant Émile Proulx-Cloutier au Gesù

Émile Proulx-Cloutier présentait, pour une deuxième soirée aux Francofolies, son spectacle Aimer les monstres dimanche soir au Gesù. Pour une 121e fois au total, celui qu’on connaît d’abord comme comédien a laissé de côté les personnages qu’il interprète pour se révéler complètement dans un spectacle haut en émotion.

Emile-Proulx-Cloutier-Franc

Photo de courtoisie, par Dominique Viau.

« Je traîne avec moi un baluchon de monde que je vous présente », a confié Émile Proulx-Cloutier. De Madame Alice à Joey se lève la nuit et court en passant par Éric 12 ans et demi dans Aimer les monstres, il a dévoilé le contenu de ce baluchon. C’est d’ailleurs en racontant tout bonnement que son grand-père utilisait l’expression « Votre cochon se couche » qu’il a lancé cette première pièce. Suivi des Mains d’Auguste, avant laquelle il disait vouloir prendre un tourne-disque, mettre l’aiguille dans les lignes d’une main et entendre l’histoire de chacun, chose qu’il a réussie lui-même à faire avec son spectacle.

C’est ainsi, à coup de monologues et d’anecdotes poétiques aussi touchantes que drôles, souvent accompagnées de musique, que l’artiste a enchaîné les chansons de son premier album et plusieurs nouvelles pièces. Un fil conducteur efficace qui a fait du spectacle une sorte de série de courts-métrages musicale, transportant le public d’une histoire à une autre. Il a d’ailleurs une grande habileté pour rythmer le tout.

Accompagné de Pascal Racine-Venne à la batterie, Benoît Rocheleau aux cuivres et multi-instruments, puis Mathieu Désy, qui jouait de la contrebasse à l’archet en créant des effets sublimes, Émile Proulx-Cloutier a pris la peine de présenter chacun d’eux avec une ode. La complicité de l’artiste avec ceux-ci était d’ailleurs belle à voir, surtout pendant des pièces entraînantes comme Le grillon et la Luciole ou Nana. Dans l’ensemble, les arrangements musicaux sont dignes de mention.

Photo de courtoisie par Dominique Viau.

Photo de courtoisie par Dominique Viau.

Bien dosés, les moments d’émotion qu’a créés Émile Proulx-Cloutier lorsqu’il se retrouvait seul au piano ont fait couler quelques larmes dans la petite salle intime du Gesù. En fin de spectacle avec Les cités grises et en rappel avec Mayday, l’artiste a vraiment touché le public. Le moment fort du spectacle reste l’adaptation de Mommy, chanson phare de la francophonie que l’artiste a transformée en Maman, inspirée d’une langue algonquienne perdue, qui lui a même valu une ovation debout.

Émile Proulx-Cloutier a donc prouvé, sans aucun doute, qu’il a plus d’une corde à son arc. Que l’on compare ses talents de conteur poète à ceux de Fred Pellerin ou à Biz de Loco Locass quand il chante Race de monde ou Big, l’artiste a un style bien à lui et il faut le voir en spectacle pour le découvrir et connaître l’auteur-compositeur interprète qui se cachait derrière le comédien.

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Grille de chansons

Votre Cochon se couche
Les Mains d’Auguste
La complainte du premier de classe
Big
Joey se lève et court la nuit
Maman
Aimer Les monstres
Nana
Madame Alice
J’suis rendu ça
Le tambour de la dernière chance
Le grillon et la luciole
Race de monde
Les cités grises

Rappel
Mayday

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