Critique film: PJ20 – Un documentaire sur Pearl Jam (à l’affiche au Cinéma du Parc du 14 au 20 octobre)
Mercredi 21 septembre 2011 – Cinéma Banque Scotia (Montréal)
C’était jour de célébration hier pour les fans de Pearl Jam qui s’étaient donné rendez-vous dans divers cinémas pour assister à l’une des quelques projections publiques du documentaire de Cameron Crowe, PJ20. Le cinéma Banque Scotia, à tout le moins, était plein à craquer pour l’unique représentation de l’honorable document visuel.
* Mise à jour (4 oct): Le documentaire PJ20 sera présenté au Cinéma du Parc, à Montréal, du 14 au 20 octobre 2011.
Il y a 20 ans déjà, Pearl Jam lançait Ten, un album qui allait changer l’histoire du rock et engendrer, en compagnie de
Nevermind de Nirvana, la décennie du grunge. PJ20 nous replonge dans un Seattle en pleine ébullition au tournant des années 1990, afin de revivre les débuts du groupe à une époque où le rock se dirigeait vers des changements majeurs.
Cameron Crowe, qui n’en est pas à ses premiers flirts avec la scène de Seattle – c’est à lui, notamment, que l’on doit le film Singles – remonte avec dynamisme la chronologie du groupe, de sa naissance des cendres de Mother Love Bone – qui n’a pas survécu à l’overdose de son charismatique chanteur Andy Wood – à l’ascension du groupe au rang de superstar.
Armé d’archives à n’en plus finir, le montage est prodigieux et nous permet d’absorber de nombreux coups d’oeil dans les coulisses, des prestations vieilles et rares, des apparitions média étonnantes, le tout soutenu par une narration très fluide et cohérente.
Ce qui ressort du documentaire, outre une teinte de nostalgie omniprésente, c’est la camaraderie qui a permis à Pearl Jam de survivre aux époques, aux modes, aux temps durs et au ressac de la célébrité.
On y découvre aussi une fraternité avec Chris Cornell et Soundgarden – dont le batteur Matt Cameron s’est joint au groupe après la séparation de Soundgarden – par le biais de témoignages d’une sincérité désarmante et la rivalité amicale avec Nirvana. Les nombreuses implications de Pearl Jam, de la guerre à Ticketmaster qui s’est terminée en queue de poisson à la participation à de nombreux concerts bénéfices, fait également l’objet d’un chapitre du film.
Moins d’attention pour la deuxième décennie
Évidemment, aucun document visuel de 120 minutes ne peut aspirer à couvrir toutes les facettes de 20 ans de carrière. PJ20 passe notamment beaucoup plus de temps à explorer la première décennie d’existence du groupe que sa deuxième, passablement moins glorieuse. Cameron Crowe souligne à grand trait le pivot majeur que fut l’incident du festival Roskilde, au Danemark, en juin 2000, où 9 fans sont décédés écrasés par la foule. Le film prend alors une tournure plus philosophique où les membres réfléchissent à voix haute au sujet de leur carrière, de leur amitié, de leur rapport avec les fans et de la célébrité en général.
Les albums Riot Act (2002), Pearl Jam (2006) et Backspacer (2009) sont traités en surface, sans qu’on y accorde la même importance que les 5 albums marquants des années 1990. On n’y mentionne pas non plus l’ajout notable du claviériste Boom Gaspar, qui compte parmi les musiciens de Pearl Jam depuis 2002.
Il n’en demeure pas moins que PJ20 sera un véritable pain béni pour les disciples du groupe, en grande partie grâce à la passion qu’y a mis Crowe, un mélomane tout indiqué pour la tâche.
Le documentaire PJ20 sera diffusé à la télé sur les ondes de PBS le 21 octobre prochain. En attendant la sortie DVD, les fans peuvent aussi se procurer l’excellente trame sonore qui contient des enregistrements inédits de plusieurs titres du groupe.
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