Guy Bélanger

Critique de Crossroads par Guy Bélanger

Guy Bélanger
Crossroads

Crossroads est le deuxième album solo de l’harmoniciste québécois Guy Bélanger et contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet album n’en est pas un de blues au sens pur du terme. Il s’agit plutôt d’un savoureux amalgame de 15 titres bien contemporains dans leur essence, couvrant les courants d’un style americana alliant folk, rock, blues et country-rock.

On parle ici d’un musicien qui roule sa bosse depuis plus de trois décennies et qui a mis son instrument et son talent au service de plus d’une cinquantaine d’artistes tous genres confondus. Des noms comme Bob Walsh, Nanette Workman, les Colocs, Gilles Sioui, Jean-Pierre Ferland, Mitsou, France d’Amour, le Cirque du Soleil, Linda Lemay.

Son premier disque solo homonyme, paru en 2008, s’est attiré d’élogieuses critiques et un succès de vente notable.


Chemins de traverse

Dès la première pièce Where the buffalo sleeps, on se promène à travers des ambiances variées exécutées par des musiciens de haut niveau et dont la ligne maîtresse demeure l’harmonica inspiré de Guy Bélanger.

En ressortent des collaborations avec Kim Richardson (Don’t Try To Explain), Éric Lapointe (Blue) et surtout la magie évidente des talents combinés des guitaristes Gilles Sioui, Claude Fradette, André Lachance et Rob Macdonald (osmose parfaite avec l’harmonica sur Chassé-Croisé).

Guy Bélanger signe la plupart des titres, seul ou en collaboration. Il a aussi puisé dans le répertoire de bluesmen légendaires tels que Chester Howling Wolf Burnett (Who’s Been Talking), Brownie McGhee (Sporting Life), Mississippi John Hurt (Got The Blues-That can’t be satisfied), Kevin « Keb’Mo » Moore (Don’t try To Explain), Lucinda Williams (Blue), Anders Osborne (Pleasin ‘ You).

En fait l’album est conçu de façon à ce que les pièces de Bélanger alternent avec les reprises lui donnant ainsi une certaine homogénéité et un plaisir d’écoute évident.


Une production soignée

Bélanger s’est chargé lui-même de la production et de la réalisation de l’album avec René Moisan et Antoine Jobin. Ensemble, ils ont réussi à créer une ambiance sonore de très grande qualité sans étouffer la spontanéité des sons et leur couleur particulière.

À l’ère des téléchargements et de l’approvisionnement musical virtuel, Crossroads est un bon exemple d’un album qu’il faut posséder en vrai. Le travail et l’attention particulière portés à l’emballage valent qu’on s’y attarde. Les photos de nature en forêt (de Sandrick Maturin et Xavier Lévesques-Bélanger, le fils de Guy) sont l’élément clé de l’aspect visuel du projet.

On peut aussi lire dans le livret de courtes présentations pour chaque titre qui y ajoutent un petit côté personnel très intéressant. C’est un packaging parfait pour un contenu étoffé.

En 35 ans de carrière ce musicien a eu l’occasion de croiser plusieurs routes musicales. Avec Crossroads, Guy Bélanger et ses acolytes en témoignent et vont droit dans le mille. Nul doute que cette fois encore il se méritera l’éloge de ses pairs et du public d’ici et d’ailleurs. Mission accomplie!

* Guy Bélanger sera en spectacle à l’Astral, à Montréal, le 6 octobre 2010 *

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