D'Angelo

Critique | D’Angelo à l’Olympia de Montréal

Treize ans après son dernier album Voodoo et pour la toute première fois à Montréal, D’Angelo est venu insuffler un vent de génie néo-soul à l’Olympia. Jam, vibes et style étaient évidemment au rendez-vous.

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Photo par Richard Mercier.

Chapeau, bandana, santiags, veste en cuir : D’Angelo sort la panoplie. Sans compter que le rose de sa guitare n’aura jamais été aussi viril que sur lui.

Ajoutez à ça son guitariste, Jesse Johnson, aux allures d’un membre des Isley Brothers avec son trench oversize et sa guitare pailletée, ainsi que les choristes aux apparences de Run DMC et le décor est planté. Retour aux années 90. Saut temporel à l’époque de la funk et du neo soul d’antan.

D’Angelo, petit homme de 5’5 pieds a le mérite d’avoir les cordes vocales bien accrochées et l’énergie inépuisable. Ce n’est pas un chanteur et musicien qui a pris possession de l’Olympia, mais un vrai show man.

Dès le premier morceau, l’artiste néo-soul annonce la couleur en chorégraphiant Left & Right avec le public et en enchaînant avec la très célèbre chanson Brown Sugar. Que dire lorsqu’il reprend le morceau de Marlena Shaw Feel Like Making Love, qui semble avoir été fait pour lui.

 

Petite leçon d’attitude

Plus qu’un chanteur soul de renom, D’Angelo est aussi un musicien émérite. C’est ainsi qu’il va enchaîner les jams et qu’il va laisser beaucoup de place à ses musiciens, autant à la guitare qu’aux drums, tout en entraînant le public à suivre le rythme.

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Photo par Richard Mercier.

C’est donc tout en modestie que D’Angelo met en avant le reste du groupe. Le show man n’est toutefois jamais loin et il surprend le public à lancer son micro et sa guitare à des techniciens tout en réceptionnant un nouveau micro à pied.

Il offre tout une mise en scène à l’instar du moment où ses musiciens et lui quittent la scène, et où seul le batteur reste pour faire un solo à faire trembler l’Olympia. Ce dernier quitte la scène et D’Angelo arrive, seul, au piano, et fume. Il interprète alors Cruisin’ et la très, très, attendue (en se basant sur les cris du public) Untitled (How Does It Feel) dont il ne chantera, hélas, qu’une brève partie.

 

Un album prochain

Le concert va même au-delà des espérances lorsque l’artiste dévoile trois chansons de son nouvel album qui devrait sortir dans le courant de l’année. Après Brown Sugar sorti en 1995 et Voodoo sorti en 2000, le nouvel opus est plus qu’espéré. Soulagement général, il semble prometteur, en particulier avec le titre Sugar Daddy.

 

Un public pressé ?

En résumé, D’Angelo, dont les apparitions sont rares et donc à surveiller, a offert un concert à la hauteur de son talent.

Avec un coffre vocal inépuisable et des jams maîtrisés à la perfection, l’artiste a démontré que sa carrière est loin d’être terminée. La néo-soul a encore de beaux jours devant elle.

Le seul bémol de la soirée revient au public qui est parti rapidement après le rappel. À en croire les choristes qui sont revenus sur scène pleins d’énergie et qui avaient l’air surpris du départ du public, le concert aurait peut-être pu continuer encore un peu…

 

Grille des chansons

  1. Left & Right
  2. Brown Sugar
  3. Feel Like Making Love
  4. Sh*t, Damn, Motherf*cker
  5. Cruisin’
  6. Untitled (How Does It Feel)
  7. Smooth
  8. Spanish Joint
  9. Lady
  10. Sugar Daddy

Photos en vrac
(par Richard Mercier)

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