Theophilus London

Critique concert: Theophilus London à Montréal

Theophilus London termine sa tournée « Tour de Roses » au Club Soda

Samedi 18 février 2012 – Club Soda (Montréal) – Montréal en lumière

Theophilus London a confirmé le buzz qu’il avait créé au Festival International de Jazz de Montréal, hier, au Club Soda. Le rappeur de Brooklyn a invité ses convives à partager son laboratoire musical, dans l’engouement général.

Photo par Catherine Rosa

Le Club Soda n’a pas connu salle comble hier, ce qui n’a rien d’alarmant pour un artiste qui se qualifie encore d’underground. De là naît un paradoxe. London ne se définit pas selon un genre musical mais travaille par rapport à l’instrumentation et aux sonorités. Sa seule règle est qu’il n’y a pas de règle en musique, ainsi, il saute du post-punk, à l’electro, au pop, à la house et au hip hop. Les puristes resteront sans doute dubitatifs tandis que ceux qui adhèrent à l’évolution constante de la musique ne pourront qu’apprécier la fusion des genres.

Le concert a commencé adroitement avec son sample Why even try, tiré de son premier EP Lover’s Holiday, en collaboration avec Sara Quin de Tegan et Sara, les jumelles indie-rock d’Alberta.

Le sort agit de suite grâce à l’anachronisme qui se fait entre l’instrumentation des années 80 avec la guitare électrique et la basse funk et entre le flow new school de Theophilus London. Les solos de guitare sont dignes des bands rock tandis que notre rappeur prodige dirige l’ambiance vers une atmosphère romantique.

Ainsi, le public a eu le droit à un morceau qui sortira dans son prochain EP en mars, Lisa. Il enchaîne avec son hit Flying Overseas dont il a d’ailleurs enregistré une version avec Solange Knowles. La finesse de son instrumentation rime avec séduction, un morceau aérien, qui sans mauvais jeu de mot, transporte réellement outre mer.

Retour sur un style plus percutant lorsque London slam dans le public afin d’interpréter Girls Girls $  et Last Name London. Coup de théâtre, le MC reprend la musique du cartoon Pinky and the Brain, qui au lieu de s’emparer de la planète, s’empare du flow au point de concurrencer la rapidité du flow du rappeur Twista.
Des roses pour toutes!

Photo par Catherine Rosa

London enchante la gente féminine en fêtant la Saint-Valentin. Il distribue des fleurs en concomitance avec le titre de sa tournée Tour de Roses, jouant la carte du séducteur avec une interlude qui fait appel aux morceaux d’Usher, Ashanti, Mario ou encore R. Kelly. L’énigmatique rappeur clame alors « it’s time to make some oldies » et enchaîne avec son morceau Day One Fans. Le concert ne pouvait se dérouler sans un hommage à Whitney Houston avec son sample Always Love U  beaucoup plus smooth que sa version originale dans This Charming Mixtape.

Le concert se termine par un nouveau morceau qui sera dans son prochain EP et dont le message est clair: « let me see your tities ». Non sans humour, le rappeur sait comment l’affirmer avec charme. Theophilus London, ou l’art de la rhétorique. Il conclue avec son morceau qui l’a fait connaître et qui l’a amené à sa notoriété actuelle Humdrum Town.

Theophilus London n’est pas qu’un rappeur au flow new school, un marginal qui n’en fait qu’à sa tête et qui fusionne les genres musicaux, c’est aussi une icône de la mode. Entre son blazer en cuir Lanvin, ses skinny jeans, ses Jordans et ses casquettes, rien d’étonnant qu’il ait signé chez Gucci l’année dernière. Il affirme lui-même qu’il faut d’abord se faire une image avant de pouvoir faire connaître sa musique. Brooklyn, prochain stop en matière de fripes et de musique post-vintage.

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Par Catherine Rosa


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