Critique concert: The Souljazz Orchestra au Festival de Jazz de Montréal
Lundi 2 juillet 2012 – Scène TD (Quartier des Spectacles, Festival de Jazz de Montréal)
Lors de leur passage au Festival de Jazz lundi soir, The Souljazz Orchestra n’a pas manqué de partager son énergie et ses styles variés. Le sextuor se donnait en spectacle au Festival pour la cinquième fois. Leur prestation et la foule ont confirmé la pertinence de leurs nombreux retours.
Le saxophone était certainement à l’honneur pendant la soirée. Il fallait s’en douter quand le groupe comprend trois saxophonistes (alto, ténor et baryton), les trois autres membres du sextuor étant chanteuse, batteur et claviériste.
Le spectacle a donc débuté en force avec des harmonies de sax et des échanges d’improvisation entre les trois musiciens. La puissance de ces trois joueurs a marqué la soirée. La performance et les improvisations de l’alto, Zakari Frantz, ont été des plus impressionnantes. Il a offert des solos rapides et diversifiés sur des fonds sonores variés.
Une variété de couleurs
Typique des artistes du Festival de Jazz, The Souljazz Orchestra incorpore une diversité de genres musicaux à leur son. Leur spectacle a inclus du soul, de l’afrobeat, du latin, et des sons blues par moments. Par les sons de clavier, de sax baryton et d’harmonies vocales, un numéro comme Use It Before You Lose It a rappelé le son du groupe des années 1970, War. Comme The Souljazz Orchestra, War est aussi associé à une panoplie de genres musicaux.
Le groupe s’est aussi assuré de rendre hommage à l’afrobeat par une pièce qui a débuté par un instrumental de plusieurs minutes avec les six musiciens jouant des percussions.
Au-delà de leurs styles variés, le groupe n’a pas cherché à cacher son côté activiste. Les titres des pièces comme Stand Up And Be Counted et Freedom No Go Die montrent clairement un engagement politique chez le groupe. Cette même tendance explique le titre de leur prochain album: Solidarité.
Peu importe les positions politiques des membres du groupe et du public, au niveau musical The Souljazz Orchestra a présenté une performance entrainante lundi soir. Le claviériste, Pierre Chrétien, a bien soutenu ses mélodistes tout au long de la soirée. Au clavier, il a joué les sons de la basse et du piano, souvent simultanément. Il reste que le groupe aurait profité d’un vrai joueur de basse. Chrétien s’est aussi élancé dans des solos de clavier dont l’influence du rock progressif était très intéressante.
Le plus bel ajout à cette soirée a été la voix de Marielle Rivard. Beaucoup trop souvent, les chanteuses de jazz font preuve d’un certain narcissisme, et il était très rafraichissant de voir que ce n’était pas le cas pour Marielle Rivard. Elle s’est intégrée aux trois saxophonistes avec une parfaite discrétion.
Il a fallu attendre la quatrième pièce pour qu’elle présente sa force vocale. Mais elle s’est assurément démarquée avec groove et passion, pour ne pas dire sensualité. De plus, elle n’a pas abusé des bonnes choses. Certaines pièces ont mis Marielle Rivard en valeur, sans toutefois retirer de l’importance aux autres.
Ce n’est pas un hasard si The Souljazz Orchestra s’est présenté en spectacle au Festival de Jazz pour la cinquième fois. De plus, selon leurs dires, leurs tournées internationales les ont amenés dans vingt-huit pays. Leurs styles variés et leurs harmonies entrainantes justifient certainement leur succès.
- Artiste(s)
- The Souljazz Orchestra
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Festival de Jazz - scène extérieure
- Catégorie(s)
- Festival, Jazz/Blues,
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