Critique concert: The Dears à Laval
Samedi soir dernier, The Dears a clôt sa tournée en Amérique du Nord avant de s’envoler pour l’Europe. Dernière étape : Laval.
« Prochain arrêt, Laval » : Murray Lightburn, leader des Dears, semblait fier de la blague. Environ trois cents personnes s’étaient déplacées pour l’occasion à la salle Antoine-Labelle, à la Récréathèque de Laval. Pied de nez aux hipsters montréalais ? Un certain comique de situation régnait dans la salle des fêtes réaménagée pour l’occasion.
Après un accordement des instruments laborieux, le groupe entre en fanfare sur Omega dog, le single de leur dernier album, Generation Street, sorti en février 2011. Les guitares saturées, les synthétiseurs mélodieux et la voix sombre et dramatique de Murray électrisent immédiatement la salle.
Le groupe enchaîne avec 5 Chords, aux sonorités très orchestral rock. Véritable bête de scène au sourire ravageur, le guitariste Patrick Krief explose, tandis que le batteur Jeff Luciani fait vibrer la salle en entier
Une salle coussi-coussa
C’est alors que le premier défaut de ce concert se fait sentir. En effet, si une certaine ambiance intimiste se dégage de la salle Antoine-Labelle, celle-ci n’est clairement pas conçue pour accueillir un groupe de rock aux guitares déchaînées. Très vite, les sons se mélangent, les paroles des chansons deviennent quasiment inaudibles. Seules restent les guitares.
Ainsi, le titre Blood souffre de ce manque d’acoustique. Cette composition, flirtant avec le heavy métal, rappelant le style lyrique de Muse, a ainsi perdu de sa nuance.
Le groupe délaisse alors le dernier album pour revenir à des classiques. Pendant un an, les Montréalais ont en effet sollicité leurs fans sur leur site internet afin d’établir une liste de leurs titres préférés. Les pièces sélectionnées ont ainsi été jouées pendant la tournée.
Premier morceau choisi : le très entraînant Whites Only party de l’album Gang of losers, moins rock et peut-être plus pop que les autres chansons interprétées.
Très vite, on est surpris par l’étrange énergie dégagée par le groupe. En effet, le charisme de Murray Lightburn et Patrick Krief, aux devants de la scène, laisse dans l’ombre le bassiste Roberto Aquila, et le multiinstrumentiste Rob Benvie. Quant à Natalia Yanchak, claviériste, chanteuse et accessoirement femme de Murray, elle ressemble à une adolescente au regard emprunt d’une poétique tristesse.
Néanmoins, la foule se prête au jeu. Le public, très varié, est déchaîné et complètement hypnotisé par Murray Lightburn lorsque celui-ci interprète la magnifique We Can Have It, de l’album No Cities Left. Celui-ci, toujours accoudé sur sa béquille, jongle entre guitare sèche et tambourin.
Pour le rappel, il revient seul pour interpréter The Second Part. Il nous explique qu’il a composé ce morceau lorsqu’il se baladait dans les rues de Montréal. Il était alors tombé amoureux d’une jeune fille qui deviendrait sa femme et la mère de ses enfants. Joli hommage à la claviériste, qui le rejoindra sur scène, suivie de près par tous les autres membres du groupe pour une finale en feu d’artifice.
Une belle union sur scène
Pour clore le spectacle, Murray et Natalia entonnent l’immortel The death of all romance, en incitant le public à les suivre. Magnifiquement interprété, ce duo mêlant voix grave et cristalline se termine par un déchaînement de batteries et de guitares.
Et lorsque les lumières se rallument, le public est comme étourdi.
Première partie: Monogrenade
On ne peut que saluer le groupe Monogrenade qui s’est produit en première partie du concert. Ce quartette montréalais a interprété des morceaux de leur tout premier album Tantale, sorti en mars dernier. Entre folk, rock, et électro, les compositions de Monogrenade gagnent en puissance sur scène. Le leader Jean-Michel Pigeon et ses musiciens ont été vivement acclamés par le public.
Grille des chansons :
1) Omega Dog
2) 5 chords
3) Blood
4) Thrones
5) Whites only party
6) –
7) Lost in the plot
8 ) We can have it
9 ) Hate then love
10) Yersteryear
Rappel :
1) The Second Part
2) You and I are gang of losers
3) End of a Hollywood bedtime story
4) The death of all the romance.
- Artiste(s)
- The Dears
- Ville(s)
- Laval
- Salle(s)
- Antoine-Labelle
- Catégorie(s)
- Rock,
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