NSD

Critique concert: NSD et J’rappe tout seul quand Jean Narrache aux Francofolies de Montréal

Vendredi 8 juin 2012 – Katacombes (Francofolies de Montréal)

Le collectif hip-hop montréalais NSD donnait hier soir le coup d’envoi de la série de concerts nocturnes des Francofolies aux Katacombes, coin St-Laurent et Ontario. NulSiDécouvert (de son ancien nom plus complet) a groové l’étrange lieu avec doigté, en première partie d’une soirée où l’on transposait également le projet J’rappe tout seul quand Jean Narrache sur scène.

Entassés sur la scène exiguë des Katacombes, les 9 musiciens (!) qui forment maintenant NSD n’étaient pas vraiment en mesure de bouger adéquatement comme on a l’habitude de les voir faire pratiquement à chaque année aux Francofolies (généralement sur la scène urbaine extérieure).

NSD aux Katacombes. © Frédérique Ménard-Aubin

Mais le charisme des deux MC principaux de la troupe – l’excentrique Jeune Chilly Chill et son camarade verbomoteur Maître J – est à toute épreuve et la musique funk et « hip-hop cuivrée » (comme on la décrit si bien dans le programme des Francos) gagnerait la foule peu importe le lieu, à condition d’être adéquatement sonorisée. Ce qui était tout de même le cas hier soir.

NSD privilégie une approche organique qui se rapproche davantage du rap « old school » que du DJ set, bien soutenu par une section rythmique béton (le batteur Chris Lepp-Forest et le bassiste PA Millette) et coloré par un trio sax-trompette-trombone (respectivement Alexis Drouin, Simon Jolicoeur et Simon Côté-Hamel). On perdait un peu le guitariste Rafaël Proulx Langlois, dit Arafphat, dans le mix sonore, mais rien de trop dérangeant.

Jeune Chilly Chill, de NSD. © Frédérique Ménard-Aubin

L’apport de la chanteuse Émilie Mercier est aussi notable. En plus d’ajouter la touche vocale féminine qui s’impose sur certains titres, la jolie vocaliste s’est lancée dans une interprétation réinventée de Je voudrais tant que tu me comprennes de Mylène Farmer.

Étrange ajout à la grille de chansons, qui comprenait autrement quelques incontournables dont Licence complète, ainsi que les plus récentes Chochotte et Fuck Ma proprio. NSD a terminé sa prestation avec un medley de 7 de ses chansons en une.

Toujours un plaisir de voir NSD à l’oeuvre, collectif dont les disques (quoi que très bons) n’arrivent pas à rendre justice aux prestations live.

 

Jean Narrache

L’idée de Frédéric Guindon de transposer en rap des poèmes (ou bouts de poèmes) de l’obscure poète québécois d’antan Jean Narrache (Émile Coderre de son vrai nom) prenait également forme sur scène.

Entrecoupé de récitations théâtrales par Ogden d’Alaclair Ensemble, les rappeurs participants se sont succédés sur scène pour livrer quelques rap bien sentis, dans un esprit « à la bonne franquette ».

Jesuis Gabbo et Jean Bart d’Omnikrom  se sont partagé la tâche, tout comme Osti One & Jam de K6A, moins convaincants.  MC Phylis et Maxime Robin, que certains ont découvert avec leur humour déjanté aux Francouvertes, y étaient également, ainsi que le talentueux Egypto (alias Toutankarton) et, bien entendu, Maître J de NSD.

Une fin de soirée un brin inégale et décousue, qui manquait un peu de rythme mais tout de même fort sympathique. Pour ceux que ça intéresse, le projet a donné lieu à une compilation en décembre dernier, disponible en téléchargement payant sur Bandcamp par ici. Les profits sont remis à L’Itinéraire.

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