Yasiin Bey (Mos Def)

Critique concert : Mos Def à Montréal pour une première fois en solo!

Vendredi 15 juin 2012 – L’Olympia (Montréal)

C’était une première pour Montréal de recevoir Yasiin Bey, alias Mos Def, en solo, à la suite de sa performance avec Talib Kweli (Black Star) en novembre dernier. La salle de L’Olympia était pleine à craquer, prête à se mouvoir aux sonorités old school du rappeur.

L’audience a pu d’abord profiter d’une première partie longue et éclectique entre The Funk Wagon, groupe déjanté et décalé de gospel du Vermont, Nomadic Massive et The Narcicyst.

À minuit, Yasiin Bey surgit enfin, vêtu entièrement de blanc, pantalon retroussé et mocassin aux pieds. Mos Def, dans toute son élégance et sa sobriété commence le concert avec son morceau Boogie Man de son album The New Danger sorti en 2004. Il reprend brièvement Juicy de Notorious B.I.G. dans l’intention de rappeler que tout ce qui se fait ici, pendant le concert, est « all from the Brooklyn way ».

Il enchaîne avec le morceau Auditorium de son dernier album The Ecstatic sorti en 2009. Il commence alors à improviser des pas de danse en suivant des rythmiques hispaniques, tout en faisant du scat avec sa voix. Un mélange de style qui pourrait paraître incohérent mais qui rappelait sans peine les show men de l’époque Motown, tel un rappeur d’une autre époque, indémodable, inimitable.

Il continue avec le morceau Body Rock qu’il avait enregistré en collaboration avec Tash et Q-Tip en 1998. Il reprend alors des vieux hits soul avant d’enchaîner sur le morceau Undeniable de son album True Magic sorti en 2006.

 

Un lien magique avec le public

En plus d’être un rappeur émérite, un danseur dans toute sa classe et sa simplicité, Mos Def sait interagir avec son public. Il sonde alors la moyenne d’âge de son public en récitant toutes les années depuis sa naissance en 1973. Il poursuit sur un medley de tous les morceaux rap et soul old school avant de revenir sur son morceau Cream Of The Planet, produit par Ski Beatz dans l’album 24 HR Karate School sorti en 2010.

Puis, Mos Def termine son concert en faisant ses remerciements sur l’instrumental de Umi Says provenant de son premier album solo Black On Both Sides sorti en 1999, avant de reprendre le morceau en chanson. Pour finir, il achève son concert avec son morceau Travellin Man de son album Mos Definite sorti en 2007.

Mos Def, qui se déclame Yasiin Bey depuis cette année a donné une humble leçon de hip-hop pour ceux qui doutent encore des origines du genre. C’est avec une allure classe, qui n’est pas sans rappeler le style de Raphaël Saadiq ces dernières années, que Mos Def s’est illustré en tant que baron du hip-hop, afin de rappeler que le hip-hop est une façon de vivre et non une façon de se faire de l’argent comme beaucoup de rappeurs considèrent le hip-hop de nos jours.

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