Critique concert: Jill Barber et Michael Kaeshammer à Montréal
Samedi 20 novembre 2010 – L’Astral (Montréal)
Michael Kaeshammer
Devant un public qui semblait conquis à l’avance, le pianiste torontois Michael Kaeshammer et son groupe se sont présentés sur la scène de L’Astral, hier soir, pour le premier de deux spectacles donnés le même soir, en programme double avec Jill Barber.
Pendant environ une heure, le musicien à l’indéniable charme a interprété des pièces swing et big band tirées de ses albums (telles Lovelight et Stop That Train) avec une aisance saisissante et une remarquable dextérité.
En compagnie de Marc Rogers (d’origine québécoise) à la contrebasse et de Mark McLean à la batterie, ainsi que d’un trio de cuivres, Kaeshammer donne beaucoup dans l’improvisation. Il sait également s’effacer, laissant toute la place à ses musiciens pour des solos plus époustouflants les uns que les autres. Les prouesses renversantes de McLean à la batterie furent d’ailleurs très appréciées des montréalais.
Sur scène, la formation de Michael Kaeshammer est une machine extrêmement solide, un groupe de virtuoses qui ont un plaisir évident à jouer ensemble,et ce plaisir est contagieux.
Jill Barber
Après l’entracte, ce fut au tour de Jill Barber et son groupe de monter sur scène.
Arborant une robe fleurie aux couleurs printanières, Jill Barber, de sa voix intemporelle qui rappelle un peu Édith Piaf, entama son concert par la pièce-titre de son album à paraître en mars 2011, Mischievous Moon.
Suivirent Chances et Wishing Well, toutes deux tirées du plus récent album, Chances (2008). Avec ces deux pièces, la timide mais charmante Barber a gagné son public, qui était venu entendre les chansons de cet album et qui les connaissait très bien.
Dans un français approximatif, elle s’adressa au public et enchaîna avec Tous Mes Rêves, la version française de All My Dreams, une autre pièce de Chances, qui fut traduite spécialement pour le marché québécois.
Ce fut ensuite le tour d’une nouvelle pièce, Any Fool Can Fall in Love, une bossa nova aux accents comiques qui devrait plaire aux fans de la jeune compositrice-interprète.
Le groupe de musiciens, composé de Les Cooper (guitare), Drew Jureka (clarinette, violon), Robbie Grunwald (piano), Adam Warner (batterie) et Steve Zsirai (contrebasse), laissa Jill Barber quelques instants seule sur scène pour la ballade mélancolique Ashes To Ashes, pour revenir à la finale de la chanson.
Never Quit Loving You, sûrement l’une des plus belles chansons d’amour jamais composées, fut interprétée de manière grandiose par le groupe qui, après quelques années de tournée, a développé une évidente complicité.
Fast-Talking Man (un jazz de style années 20) et Tenderness (sombre et envoûtante), toute deux tirées du prochain album, furent jouées devant un public pendu aux lèvres de Barber, et la soirée se termina en beauté avec Oh My My, l’un des pièces les plus festives du répertoire de la chanteuse, qui fait toujours participer la foule sur ce numéro. Le public montréalais se prêta au jeu avec enthousiasme.
Les musicens quittèrent la scène sans aucun rappel, laissant au spectateur le sentiment d’une prestation impeccable mais trop courte, d’un programme double de haut calibre musical et fort réjouissant, mais qui n’a fait que chatouiller l’oreille du mélomane, qui en aurait voulu plus.
Ceci peut également être attribué au fait que le spectacle ait commencé en retard, et qu’une deuxième performance avait lieu quelques instants plus tard.
La tournée, qui fait le tour du Canada, se poursuit jusqu’au 1er décembre.
- Artiste(s)
- Jill Barber
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Studio TD (anciennement L'Astral)
- Catégorie(s)
- Folk, Jazz/Blues,
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