Jacquemort

Critique concert: Jacquemort aux Francofolies de Montréal

C’est mercredi soir qu’on assistait au grand retour de Jacquemort, après environ 5-6 ans d’inactivité, selon les dires de Thomas Augustin, claviériste et chanteur de groupe.

Il serait bien sûr très difficile de ne pas établir un fort parallèle avec Malajube, dont Augustin est également le claviériste. Le style des compositions de Jacquemort est très près de celui de Malajube, sans tomber dans l’extravagance ou le délire que l’on connait au quatuor de Sorel.

Les textes de Jacquemort sont plus compréhensibles, non-seulement au niveau sonore, où la voix est mise de l’avant et n’est pas enterrée par les autres instruments, mais aussi au niveau littéraire. Les figures de styles, métaphores et autres illustrations lyriques sont présentes, mais moins abstraites que dans la poésie « malajubienne ».

Après avoir présenté quelques nouvelles pièces, Jacquemort a replongé dans son passé pour en ressortir les chansons de son EP Dent de lait qui contient entre autres les excellentes Âge de raison et Biscuit chinois, qu’on a pu réentendre avec plaisir mercredi soir.

L’exécution musicale en soit de Jacquemort sur scène est impeccable, les sons sont distincts, clairs, bien orchestrés. Or, il semble pourtant manquer un élément essentiel: la chimie. Si Augustin se démène derrière son clavier et le bassiste, Rémy Nadeau, se dandine un peu durant le spectacle, la claviériste, elle, semble s’ennuyer profondément sur scène. Chacun des musiciens est dans sa bulle et on ne sent pas vraiment de communion entre eux. Serait-ce une genre de timidité scénique due à l’arrêt prolongé? On leur donne le bénéfice du doute.

Il faudra donc laisser un peu de temps au groupe et suivre l’évolution de Jacquemort pour voir ce qu’il en retourne, mais pour l’instant son manque de dynamisme le rend bien plus intéressant sur disque que sur scène. On anticipe tout de même le nouveau matériel et un nouvel album (peut-être?) avec beaucoup d’enthousiasme.

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