Critique concert: Eclipse – The Pink Floyd Story à Montréal
Une performance éclatante qui enflamme les nostalgiques
Mercredi 9 novembre 2011 – L’Olympia (Montréal)
Quarante ans jour pour jour après le premier spectacle donné par Pink Floyd dans la métropole québécoise, ce ne sont pas les membres originaux mais plutôt une formation bien de chez nous qui s’est amenée à L’Olympia pour recréer les morceaux les plus connus du quatuor anglais.
Eclipse (tel est le nom de cette formation) propose de reproduire fidèlement le son des classiques floydiens, et c’est bien ce à quoi a eu droit la foule qui remplissait les sièges de la salle.
Tel un gigantesque poste de radio augmenté d’effets d’éclairage, Eclipse a fait revivre au public l’histoire de Pink Floyd de façon (quasi) chronologique. S’ouvrant sur une projection vidéo relatant les débuts du groupe original, diffusée sur un rideau blanc qui cachait la scène, le spectacle s’est poursuivi avec Astronomy Domine, les musiciens toujours derrière le rideau, créant ainsi un effet d’ombres chinoises très intéressant.
Le rideau tombé, le groupe a alors proposé une surprise de taille: l’intégrale d’Echoes, pièce fleuve de 23 minutes. Intense et brillamment jouée, le groupe a su démontrer l’étendue de son talent avec cette chanson.
Des musiciens de grand talent
Chaz Butcher est tout à fait crédible dans le rôle de Roger Waters. Il bouge de la même manière, il chante exactement comme Waters : l’illusion est presque parfaite. Quant à Peter Grant, son David Gilmour est très réussi et son jeu à la guitare est époustouflant, quoiqu’il y eut quelques ratés au cours de la soirée, notamment durant le solo de Another Brick in The Wall Part 2 qui, disons-le, ne fut pas très réussi.
Dan Legault, alias Nick Mason, est un solide batteur qui nous rappelle que cette musique n’est pas que composée de solos de guitares lancinants, mais est également supportée par une section rythmique de haut niveau. Son jeu est empreint d’un enthousiasme contagieux, et il donne l’impression d’être le cœur du groupe, lui conférant toute son énergie.
Pour sa part, Chris de Zordo aux claviers est plus effacé et discret, mais recrée à la perfection le jeu de Rick Wright.
Les musiciens sont accompagnés de trois choristes (Stéphanie Laliberté, Catherine Granger et Lauren Mulligan) qui apportent un souffle de fraîcheur à l’ensemble lorsqu’elles arrivent sur scène pour la pièce Time. Sur The Great Gig In The Sky, l’un des meilleurs moments de la soirée, chacune d’elles, à tour de rôle, a l’occasion de montrer de quoi elle est capable et les trois s’avèrent surprenantes, avec des voix à vous donner des frissons.
Enfin, le groupe est complété par Yannick Coderre, au saxophone et à la guitare, qui offre un solo de sax des plus enlevants pendant Shine On You Crazy Diamond.
Visuel époustouflant
Les effets d’éclairages sont tout à fait adéquats et reproduisent bien l’ambiance des vieux spectacles de Pink Floyd. Tout y est : lasers, cercle de projecteurs et films d’ambiance. Un excellent travail des techniciens à ce niveau, qu’on se doit de féliciter.
Mais, et c’est là le problème que soulève tout groupe hommage, force est d’admettre que l’ensemble est plutôt prévisible. Il nous a été donné de voir dans la foule des gens qui textaient, d’autres qui jouaient à des jeux sur leur téléphone pendant certaines pièces, etc.
Tel que mentionné plus haut, le groupe est comparable à une radio géante, qui débite des airs extrêmement familiers. On connaît ces pièces par cœur, on les a entendues mille fois, et mis à part Echoes une ou deux autres surprises, le spectacle est conçu comme un gros « greatest hits », joué de manière identique aux disques, à la note près, n’offrant rien de nouveau.
Difficile, donc, de juger la performance des musiciens dans un tel contexte, car leur jeu a été étudié et conçu pour être parfait, pour être le plus précis possible, et il l’est. Mais on serait porté à dire que trop parfait, c’est comme pas assez…
Ceci dit, le groupe a comme mandat de reproduire la magie Pink Floyd, et la magie est au rendez-vous. Quand on les voit jouer Wish You Were Here, Shine on You Crazy Diamond, Confortably Numb (et son solo dément), ou encore One of These Days (la meilleure performance du spectacle, à notre avis), force est d’admettre que Eclipse donne un sacré bon spectacle! Et le public a semblé ravi. Donc, mission remplie.
Que ceux qui cherchent de l’originalité et du neuf aillent voir ailleurs…
Grille de chansons :
Astronomy Domine
Echoes
Speak To Me / Breathe
On The Run
Time
The Great Gig in The Sky
Money
Us And Them
Any Colour You Like
Brain Damage
Eclipse
Shine On You Crazy Diamond
Wish You Were Here
Another Brick in the Wall, part 2
Run Like Hell
Goodbye Blue Sky
Learning To Fly
On The Turning Away
In The Flesh
Photos en vrac
(par Renaud Sakelaris)
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- Eclipse, Pink Floyd, Roger Waters
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