Critique concert | Coheed And Cambria au Club Soda de Montréal
C’est au Club Soda, devant une foule qui ne manque pas une seule parole, que le groupe punk-progressif Coheed & Cambria fait son retour en terres bas-canadiennes. Un retour en force, comme dirait l’autre.
On ne sait jamais trop à quoi s’attendre quand on assiste à quelque chose de « progressif ». Y aura-t-il des interludes de douze minutes, des percussionnistes latins?
Dans le cas présent, mieux que ça.
1- Avant que n’arrive sur scène Coheed & Cambria, c’est Part Time Lover de Stevie Wonder qui joue.
2- La scène en question est décorée de deux mannequins de sexe féminin, en plastique, nus. L’un d’eux n’a pas de bras.
3- Claudio Sanchez, le (très) hirsute chanteur, fait son entrée armé d’un ukulélé.
4- Tout au long de la prestation, les moments d’attente entre les titres sont remplis par des discours prononcés à voix de robot.
Un spectacle qui aurait pu tomber dans la théâtralité et l’excès, donc, mais qui au contraire respirait le gros fun sincère.
Une chose, en particulier, fut remarquable, surtout dans un contexte où la musique est on ne peut plus sérieuse et où l’instrumentation complexe requiert une concentration monastique.
Les musiciens sourient. Beaucoup.
Et ils ont de quoi. Comme mentionné plus haut, la foule récite mot à mot chacune des chansons. Chapeau, d’ailleurs, à cette foule. Les prouesses vocales de Sanchez sont bien loin d’être à la portée de tous, et l’historique des regroupements de masse nous aura prouvé qu’ils ne contiennent souvent pas une majorité de cantatrices, mais malgré cela, l’audience fait quasi partie du band tant son intégration est harmonieuse.
Ainsi a-t-elle eu droit à plusieurs pièces des deux derniers albums du quatuor, les conceptuels The Afterman : Ascension et The Afterman : Deception. Mais ce sont les titres aînés qui ont causé les plus fortes réactions. Les « Wo oo oo » de In Keeping Secrets Of Silent Earth: 3 et le solo de guitare, effectué derrière la tête s’il-vous plaît, de Welcome Home en étant les pièces de résistance.
* Sors-tu.ca a réalisé une entrevue avec le groupe. À lire sur le site, cette semaine.
A Place To Bury Strangers et Mockingbird Wish Me Luck
Peut-être le public est-il si heureux parce qu’il célèbre le fait qu’il n’est pas encore sourd à 100%.
Pourquoi le serait-il? Parce qu’il vient de vivre la plus violente agression sonore de sa vie. Gracieuseté de A Place To Bury Strangers.
Sans exagération, le son devait avoir été nivelé à la limite de la capacité du système auditif humain. On se défendait comme on pouvait (les plus astucieux s’étant poussé des mouchoirs jusqu’au fond des oreilles), mais, étrangement, on ne quittait pas. On fixait plutôt, hypnotisés, la scène de démolition qui prenait place là-devant. Les instruments volaient, se passaient dans la foule, les micros se faisaient sévèrement engueuler.
Ça, c’est quand on voyait. Le reste du temps, un épais brouillard laissait l’imagination du public s’inventer l’action.
On pouvait donc s’imaginer que le trio était quatuor : une guitare, une basse, un drum et un avion de chasse ayant pour pilote une alarme de feu.
Ils étaient précédés du beaucoup plus raisonnable et audible punk de Mockingbird Wish Me Luck, mené par une délicieuse voix rauque à la Sainte Catherines.
Photos en vrac
(par Greg Matthews)
- Artiste(s)
- A Place To Bury Strangers, Coheed & Cambria, Mocking Bird Wish Me Luck, Stevie Wonder
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Club Soda
- Catégorie(s)
- Métal, Punk, Rock,
Événements à venir
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jeudi
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