Wanda Jackson

Critique CD: Wanda Jackson – The Party Ain’t Over

Wanda Jackson - Party Ain't Over Wanda Jackson Party Ain't Over

Après 50 ans de carrière, et plus de trente albums à son actif, Wanda Jackson est de retour avec The Party Ain’t Over, une collection de chansons qui ont jalonné l’histoire du rock, réalisée par nul autre que Jack White.

Celle qui fit un tabac lors de son passage à Montréal l’an dernier nous offre ici un album qui couvre un large éventail, du country des années 50 à la soul des années 2000. La voix particulière de cette grande dame du rock (quelque part entre Annette Funicello et Duffy) possède encore l’enjouement nécessaire pour donner vie à ces pièces, et l’apport de Jack White donne à l’ensemble un « punch » qui rend cette œuvre originale et empêche ces reprises de tomber dans une certaine redondance.

Débutant avec une version féroce de Shakin’ All Over, Jackson et White annoncent leurs couleurs. La guitare grinçante de White, la voix éraillée de Jackson, et les cuivres forment un tout dynamique et festif qui ne dément pas le titre de l’album.

Si la version de Rip It Up de Bill Haley & the Comets est quelque peu conventionnelle (bien que très énergique), la reprise d’un succès de Johnny Cash, Busted, diffère favorablement de l’originale, avec sa rythmique musclée.

Suit Rum & Coca Cola, une amusante version d’un calypso popularisé par les Andrews Sisters en 1945. The Cherry Sisters accompagnent ici Jackson au chant, tandis que Jack White s’en donne à cœur joie sur la guitare.

White et Jackson, un duo dynamique

C’est Bob Dylan lui-même qui a suggéré à Jackson de reprendre sa chanson Thunder on the Mountain, que le barde avait enregistrée en 2006. Le groupe infuse à cette pièce – probablement la meilleure de l’album –  énormément de vitalité.

Jackson s’attaque ensuite à You Know I’m No Good d’Amy Winehouse, fidèle à l’originale bien que l’instrumentation soit ici plus percutante.

Like a Baby (de 1957) est un blues typique, dominé par les cuivres, et où Jackson prend une voix plus grave. Nervous Breakdown, un succès d’Eddie Cochran de 1961, illustre bien quant à lui le talent de White à la guitare.

The Cherry Sisters sont de retour aux chœurs sur les pièces Dust on the Bible (de Hank Williams), qui est agrémentée de l’orgue B3 de Joe Gillis, et Teach Me Tonight, une complainte romantique de 1954 interprétée tout en douceur par Jackson.

L’album se conclut sur une reprise de Blue Yodel #6 de Jimmy Rodgers, où la chanteuse de 73 ans, accompagnée seulement de White à la guitare acoustique, s’adonne au chant tyrolien. Contrastant avec le côté rockeur du reste de l’album, cette chanson conserve toutefois l’esprit ludique des pièces précédentes.

The Party Ain’t Over est un disque de reprises qui aurait pu s’ajouter bêtement à une longue liste d’albums de même nature. C’est la réalisation de Jack White, et la sélection de titres très éclectique, qui sauvent l’entreprise, faisant de cet album une œuvre à la fois réjouissante et vivante, et qui possède la capacité de plaire à différents publics.

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