Raphael

Critique CD: Raphael – Pacific 231


Raphael

Pacific 231

Méga-star en France mais pas très populaire au Québec, Raphael a produit ici, avec son cinquième album intitulé Pacific 231, un recueil de 13  chansons étonnant et intriguant.

On aurait pu s’attendre à une suite de chansons dans le style très pop commercial, « à la française ». Mais on perçoit plutôt Raphael comme un artiste épanoui, sûr de lui et n’ayant pas peur d’amener sa musique sur des terrains pas toujours conventionnels.


Star en France, méconnu au Québec

Pacific 231 est le cinquième album studio de ce chanteur auteur-compositeur-musicien qui s’inscrit parmi les plus influents de la scène musicale contemporaine en France. Rappelons que Raphael, (Haroche de son deuxième nom), y fut nommé meilleur nouvel artiste de l’année en 2002. Il a également remporté en 2006 deux Victoires de la musique (les Félix de là-bas) grâce au succès retentissant de l’album Caravane (1.5 million de copies vendues).

Il a collaboré avec Cali, Jean-Louis Aubert (Téléphone), compose aussi des chansons pour d’autres artistes comme Zaz. Il a également travaillé sur cet album avec Adrian Belew (King Crimson), et par le passé Toni Visconti et Carlos Alomar, respectivement producteur et guitariste légendaires de David Bowie.

Raphaël a d’ailleurs déjà assuré la première partie d’un spectacle de Bowie à
l’Olympia de Paris au début de sa carrière. Carrière déjà fort bien remplie. Mais au Québec on est passé un peu à côté de tout ça.


Sous un visage d’ange…

Parfois plutôt parleur que chanteur, il s’exprime sur des mélodies efficaces enrobées d’ambiances musicales éclectiques. Son phrasé est impeccable et ses mots incisifs.

Ça débute avec la pièce Terminal 2B qui nous attire sans préambule dans l’univers un peu sombre de Raphael. Sensibilité à fleur de peau, mélancolie, hargne, poésie urbaine, détresse amoureuse, provocation, tout y passe et étonnamment on se surprend à vouloir réécouter.

Dans la chanson Le Patriote, dont le texte tire sur tout ce qui bouge en France, Raphaël n’y va pas de main morte, un peu comme le faisait Renaud (qu’il implore de revenir de vacances…).

Plusieurs autres titres se démarquent comme Locomotive, Bar de l’hôtel, La Petite Misère. Raphael y passe d’une couleur à l’autre avec aisance. La qualité de la production (qui porte sa signature) y est pour quelque chose, mais aussi la justesse du détail. Très intéressant.

À noter que le CD est un Opendisc qui nous donne accès via l’ordinateur à des bonus vidéos (making of), photos et autres liens.

Petit pépin à signaler pour ceux qui téléchargeront l’album sur leur lecteur MP3 : les infos sont celles du dernier disque de Yannick Noah!

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