Critique CD: Michael Kaeshammer – Kaeshammer
Le chanteur et pianiste jazz Michael Kaeshammer lançait cette semaine son plus récent album, simplement intitulé Kaeshammer. Digne successeur des Frank Sinatra, Michael Bublé et Ray Charles, ce Canadien d’origine allemande est un musicien accompli, possédant de multiples talents qui sont mis en valeur sur ce septième disque en carrière.
Débutant avec la très accrocheuse Rendezvous, Kaeshammer capte immédiatement l’attention de l’auditeur avec une pièce énergique sur laquelle les cuivres, la batterie, la basse et le piano forment un mélange explosif, un vrai régal pour les oreilles. La voix de l’artiste n’est pas l’instrument qu’il maîtrise le mieux, mais bien qu’elle soit peu différenciable de celle de bien des crooners, elle est toutefois très juste.
Tous ceux et celles qui l’ont déjà vu en spectacle le confirmeront : Michael Kaeshammer est avant tout une bête de scène. Avec ses deux complices, Mark McLean à la batterie et Marc Rogers à la basse, il laisse la musique parler d’elle-même, y allant de longues improvisations au caractère souvent ludique, jouant beaucoup sur scène avec son image de charmeur de ces dames.
Sur disque, par contre, Kaeshammer s’avère plus réservé, sa retenue plus grande. On dirait quasiment entendre quelqu’un de différent.
Ceci dit, les amateurs de prouesses musicales ne seront pas pour autant en reste; la pièce Tightrope est un parfait exemple du talent immense de Mark Mclean à la batterie et témoigne de la complicité du musicien avec Kaeshammer, de l’apport de chacun au jeu de l’autre.
Mais plus que tout, c’est People Get Ready qui fera le bonheur des amateurs d’instruments. La pièce classique de Curtis Mayfield a droit à un traitement tout en douceur. La basse ronflante de Marc Rogers porte le morceau, que Kaeshammer interprète au piano avec beaucoup de sensibilité. Mark McLean s’ajoute à eux en cours de route. Le tout est d’une très grande beauté.
Collaborateurs de talents
Pour ce disque, Michael Kaeshammer a fait appel à quelques invités. Tout d’abord l’ensemble gospel The Sojourners vient faire les chœurs sur Kisses From Zanzibar, un amusant petit numéro qui met malheureusement peu en valeur le trio vocal.
Ensuite, c’est au tour de Divine Brown de partager le micro avec Kaeshammer sur Heartbeat. La chanteuse vient ajouter un côté soul à cette chanson qui, pour le reste, est quelque peu conventionnelle.
L’un des plus beaux moments de l’album est certainement la rencontre des voix de Michael Kaeshammer et de Jill Barber sur Shalimar Wind. Avec un arrangement de cuivres dépouillé, des paroles évocatrices et la voix magnifique de Barber venant complimenter à merveille celle de Kaeshammer, cette pièce est l’un des points forts de ce court disque de 36 minutes.
Plutôt conventionnel dans son approche en studio, alors que sur scène l’homme est très aventureux, Kaeshammer arrive tout de même à créer sur cet album – l’un de ses meilleurs – un son qui reflète bien sa personnalité fougueuse. Profitant du talent d’un ensemble de musiciens exceptionnels, Kaeshammer est un disque jazz facile d’accès qui ne révolutionne rien, mais qui possède, somme toute, de bien bonnes chansons.
- Artiste(s)
- Michael Kaeshammer
- Catégorie(s)
- Jazz/Blues,
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