Michael Jackson

Critique CD: Michael Jackson – Michael


Michael Jackson

Michael

L’exploitation posthume des miettes qu’avait laissées Michael Jackson derrière lui se poursuit avec Michael: un ensemble disparate de pièces inédites, retravaillées pour paraître le plus légitime possible.

Plusieurs entretenaient de grandes appréhensions envers le projet, et avec raison: Michael contient, après tout, un bon nombre de titres rejetés du médiocre album final du Roi de la pop, Invincible. Si la pertinence même de Invicible était sévèrement questionnée, pourquoi la parution des restants serait-elle plus judicieuse?

Heureusement, le désastre anticipé n’a pas lieu. Bien que Michael ne passera pas à l’histoire comme un morceau essentiel à sa discographie, cette parution complémentaire à l’ensemble de son oeuvre ne ternit en rien son héritage.



Quelques bonnes chansons

Ce qui sauve la mise, c’est tout simplement que Michael contient sa part de titres notables.

Sans être spectaculaire,  (I Like) The Way You Love Me séduit à coup sur avec sa rythmique légère et doucement enivrante, et son ingénieuse incorporation des directives de MJ lui-même en guise d’introduction. 

Toutes deux écrites dans les années de gloire de Jackson (les années Thriller), la très bonne (malgré le peu de subtilité dans les textes) Behind the Mask et la jolie balade Much Too Soon paraissent évidemment un peu moins modernes, mais prennent une signification intéressante avec le regard d’aujourd’hui.

Parmi le matériel plus récent, Breaking News et Monster – qui explorent toutes deux l’inévitable sujet de l’acharnement médiatique sur le Roi de la Pop et son rapport tordu avec la célébrité – n’indiquent aucun renouveau majeur en vue, mais constituent tout de même des titres de qualité que tout fan de Michael Jackson souhaitera ajouter à sa collection.



Collaboration douteuse et titres sirupeux

Cette dernière (Monster) contient d’ailleurs la seule collaboration digne d’intérêt sur cette galette : le rappeur 50 Cent offre un rap en guise de couplet, bien intégré et fait avec bon goût.

L’apport de Lenny Kravitz sur (I Can’t Make It) Another Day – qui contient aussi, apparemment, la présence de Dave Grohl à la batterie… cherchez-le! – n’est pas inintéressante non plus.

On ne peut pas en dire autant de l’extrait Hold My Hand, un duo plus ou moins réussi avec Akon au cours duquel ce dernier prend beaucoup trop d’espace et impose son approche R&B/musique-de-strip-club de façon agaçante.

La sirupeuse ode à la persévérance Keep Your Head Up et Best of Joy, la plus récente du lot (écrite en 2009, l’année de sa mort), versent quant à elles dans la sensiblerie en plus de manquer cruellement de subtilité.

Rien ne sert de gonfler les attentes, ni de craindre un viol en règle de l’héritage de Michael Jackson. Michael fait bien ce qu’il doit faire, c’est-à-dire partager au monde entier des versions aussi abouties que possible de chansons inachevées par le principal intéressé, pour la postérité.



Moments forts:
Monster, Breaking News, Behind the Mask et Much Too Soon

Chansons que MJ aurait dû emporter avec lui dans sa tombe:
Hold My Hand, Keep Your Head Up et Best of Joy

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