Michael Bublé

Critique CD: Michael Bublé – Crazy Love

Michael Bublé continue d’affiner ses efficaces interprétations swing/big band de classiques des répertoires pop et jazz sur ce sixième album studio (si l’on exclut un disque Noël paru en 2006) intitulé Crazy Love.

Les détracteurs ne seront sans doute pas plus convaincus qu’avant que Bublé soit autre chose qu’une pâle copie des Frank Sinatra et Dean Martin d’autrefois. Il est toutefois fort probable que les fans de Bublé y trouveront leur compte, voire même que de nouveaux adeptes s’ajoutent à la liste grâce à ce nouvel opus qui démontre un artiste de plus en plus à l’aise dans sa niche.

Comme à l’habitude, Bublé maîtrise plutôt bien les relectures jazz et s’amuse ferme avec des classiques de la pop américaine, mais il s’aventure également hors-piste à l’occasion.

Il plonge notamment dans le blues rock de Heartache Tonight (popularisée par Don Henley), une tentative louable qui donne un résultat dynamique quoi que plus ou moins réussi. Sa relecture épique (et volontairement hyper-dramatique) du classique Cry Me A River démontre aussi que Bublé est plus en contrôle que jamais et se permet de folles expérimentations.

Là où les faiblesses de ce disque se font plus évidentes, c’est lorsque Bublé délaisse cette saveur «chanteur de charme» pour adopter une approche plus typique de chanteur pop. Il y perd alors toute sa singularité, comme dans les mielleuses At This Moment et Hold On.

Des collaborations bien choisies

Bublé a toutefois le mérite de bien s’entourer. Crazy Love propose une intrigante liste de collaborateurs qui ajoutent, chacun à leur façon, une saveur particulière à trois des quatre dernières chansons du compact.

Sharon Jones et ses truculents Dap-Kings insufflent un «groove» authentique à l’excellente Baby (You’ve Got What It Takes).

Les sublimes harmonies de Naturally 7 sur Stardust, s’agencent à merveille à la voix de Bublé et à la chic clarinette de Tom Colclough, une des pièces les plus charmantes de l’album, voire même du répertoire de Bublé.

Pour clore l’album, le jeune chanteur fait équipe avec Ron Sexsmith, une étonnante collaboration. Le fruit de cette collaboration – une chanson écrite par Sexsmith, intitulée Whatever It Takes – nous laisse sur une note enveloppante.

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