Alexandre Désilets

Critique CD: Alexandre Désilets – La Garde

Deux de nos collaborateurs se sont penchés sur le nouvel album d’Alexandre Désilets, La Garde. Voici leurs deux points de vue comparés.



Alexandre Désilets

La Garde
Cote de Jeanne:
Cote de Michel:


Point de vue de Jeanne Guèvremont:

La sortie de son deuxième album La Garde constitue un atterrissage réussi pour Alexandre Désilets. Après nous avoir présenté un premier album de rock planant et aérien, Alexandre Désilets revient sur terre avec un deuxième opus plus dynamique et plus « groundé », à tendance électro.

La Garde présente sans contredit une évolution musicale par rapport au premier album en offrant une réalisation plus riche et des morceaux possédant chacun une signature propre. Dès les premières notes on sent déjà l’envie de faire jouer l’album partout, tout le temps.

Tentant continuellement de se réinventer, Désilets réussit sa mission. Entre autres, il s’entoure de Jean Massicotte à la réalisation (Lhasa, Pierre Lapointe, Patrick Watson), ainsi que de ses musiciens de scène (Jérôme Hébert – Guitare, Basse /Daniel Baillargeon – Guitare / Steve Caron – Batterie / François Lessard – Basse), dont la chimie partagée assure une cohésion musicale qui permet d’écouter le disque de la première minute à la dernière sans s’en rendre compte.

Il faut dire que La Garde ne comporte que 10 chansons offrant une écoute de 36 minutes seulement. On en redemande…


Collaboration à l’écriture

Sont à souligner le travail de Jean Massicotte, ayant concocté la majorité des rythmes avec des échantillons de disques vinyles, et celui de Mathieu Leclerc, ayant collaboré à l’écriture des textes; une première pour Alexandre Désilets qui compose normalement seul.

La Garde est un album à se procurer immédiatement, que l’on soit fan de Désilets ou pas du tout. L’album confirmera aux amateurs la raison de leur intérêt envers l’artiste et convaincra les autres de dorénavant porter une oreille attentive à ce que fait Alexandre Désilets.

En espérant un disque en 33 tours pour apprécier toutes les subtilités des arrangements travaillés méticuleusement, il ne reste qu’à assister à l’un de ses spectacles, probablement festifs si l’on en croit les rythmes et mélodies électro-pop de La Garde.


On aime :

Tout! Mais particulièrement Changer d’air, J’oublierai, Le repère, Si loin.



Point de vue de Michel Allaire:

Avec ses chansons aériennes, aux sonorités pop-électronique, Alexandre Désilets nous offre son deuxième album, La Garde, qui se veut avant tout un assemblage de pièces spécialement élaborées pour créer des ambiances planantes et subtilement désorientantes.

L’auteur-compositeur-interprète arrive, grâce à sa musique, ses arrangements et ses paroles à nous faire voyager dans son monde imaginaire.

Il n’y a plus de doute, et cela se confirme sur ce disque, que l’univers musical de Alexandre Désilets, a été, entre autres, fortement inspiré par les belles années de Radiohead.

Sur la pièce Plus qu’il en faut, on reconnait facilement l’influence du légendaire groupe britannique au niveau des arrangements musicaux.

De plus, sur certaines plages, les intonations vocales de l’artiste sont très similaires à celles de Thom Yorke, chanteur de Radiohead, ce qui n’est pas un défaut en soi.

Sur la pièce Changer d’air, qui donne en introduction le ton à l’album, Alexandre Désilets a su bien mélanger groove, sens mélodique et ambiance techno. Le résultat est plus que satisfaisant et cette chanson, avec ses rythmes contagieux, se frayera facilement un chemin dans notre mémoire.


Prononciation plus ou moins claire

La voix d’Alexandre Désilets, quoique agréable et adaptée au style musical que l’artiste préconise, pourrait être plus claire. Sur certaines pièces, il n’est pas toujours évident de saisir parfaitement le sens des mots. Notons que le chanteur semble connaître ses limites vocales et navigue aisément à l’intérieur de celles-ci.

De plus, le travail du réalisateur Jean Massicotte ainsi que le jeu des musiciens qui accompagnent Alexandre Désilets sont efficaces et parviennent à donner une belle couleur et une certaine saveur à la voix du chanteur.


Le rock et l’électro se côtoient

Sur cet album, l’aventure musicale, qui ne dure pas plus que 40 minutes, se fait en deux temps. Il y a quelques pièces qui sont à saveur électronique-ambiante, tandis que les autres sont généreusement assaisonnées des guitares plus tranchantes de Jérôme Hébert et de Daniel Baillargeon. Ceci a comme résultat de donner des pièces plus rock.

Au final, ce mélange des genres risque d’être, pour certains, trop déstabilisant et quelque peu irritant. Ce qui semblait être au départ un disque à saveur électro-ambiant, avec des textures planantes et relaxantes, se transforme, en cours de route, à un univers plus électrique.

Il est à noter aussi que les différentes pièces de cet album deviennent encore plus lumineuses et agréables lorsque écoutées dans une compilation, de façon aléatoire, avec d’autres morceaux de même style. Saupoudrées de la sorte, tel un ingrédient dans la confection d’un plat musical, elles arrivent finalement à dévoiler leur plein potentiel.

Malgré certains petits bémols, l’ensemble du travail de Alexandre Désilets semble digne des grands artistes de sa génération et n’a rien à envier aux groupes de musique pop-ambiant-électronique à la vogue ces temps-ci.


* Alexandre Désilets sera en concert le 18 novembre 2010 au Petit Champlain (Québec) et le 25 novembre 2010 au Cabaret Juste pour rire (Montréal) *

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