Buck 65

Critique | Buck 65 au Théâtre Corona

The Legendary Buck 65 (comme il aime bien s’autoproclamer) était de retour à Montréal vendredi soir pour un concert bon marché (cinq piasses!) présenté par Osheaga, dans un Théâtre Corona Virgin Mobile bien rempli. Fidèle à son approche en spectacle, le rappeur néo-écossais de 41 ans a offert une macédoine de nouvelles chansons, de courtes et comiques compositions éclair, d’interventions articulées et de classiques réinventés. 

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Photo par Valérie Patry.

Du nouveau matériel, donc, pour Buck 65, qui s’arrêtait à Montréal pour une soirée spéciale, aucunement rattachée à une quelconque tournée.

On ne dit jamais non à une soirée avec Richard Terfry, artiste fascinant, vif d’esprit et d’une sincérité désarmante.

Il faudra laisser la chance au coureur pour les nouvelles pistes, parce qu’à première vue, c’est couci-couça. Plusieurs des nouvelles chansons usent d’une formule assez conventionnelle (et dans l’air du temps) : des couplets rappés et des refrains chantés par une voix féminine (à la Rihanna).

On verra bien ce que ça donnera sur disque, d’autant plus qu’il est difficile de suivre les projets de Buck 65 : un nouvel album (solo?) prêt depuis l’automne mais pas encore sorti sur le marché, et un deuxième disque de son projet « inter-continental » Bike For Three! (qu’il partage avec la réalisatrice belge Joëlle Phuong Minh Lê). Ou est-ce le même album ? On ne sait trop…

Les fans le savent : Buck 65 n’a aucun soucis à partager des chansons en chantier sur scène. C’est ce qu’il a fait pour plusieurs titres, notamment une pièce « qui s’appellera peut-être You Can’t », dont les paroles auraient été écrites dans l’avion en chemin vers Montréal. Il faudra encore du travail afin de la rendre convaincante, mais le fait d’inclure son public au processus de création est tout à fait louable.

D’autres, comme Fairytales et Heart of Stone sont plus convaincantes.

Photo par Valérie Patry.

Photo par Valérie Patry.

Pour le reste, Buck 65 s’est montré drôle, sympathique et échevelé comme à son habitude, à la limite de paraître désorganisé. Seul sur scène, il joue le MC, le DJ et le scratcheur, tout en y allant de petites danses maladroites tout à fait charmantes.

Parmi les classiques abordés, BanditsGee WhizPaper Airplane, Indestructible Sam et 463 étaient facilement reconnaissables, alors que Roses & Bluejays, Wicked and Weird et The Centaur jouissaient de nouvelles trames musicales, comme Buck 65 aime si bien le faire.

Pour Roses & Bluejays, on aurait dit une trame de guitare piquée d’un album de Portishead. Sous les textes de Wicked and Weird, c’était plutôt la Comptine d’un autre été de Yann Tiersen (air connu que tous associent à Amélie Poulain).  Contraste très riche en émotions.

Les petites chansonnettes abruptes de son mixtape-éclair SASS (et sa suite Splat!) venaient ponctuer le tout joyeusement.

Belle soirée, en somme, en compagnie de Buck 65, même si on a connu de meilleures années où l’expérience de scène et l’envie d’expérimenter se faisaient davantage sentir.

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Grille de chansons approximatives

(Nouvelle chanson)
All There Is to Say About Love (Bike For Three)
Poland
Fairytales (nouvelle chanson)
Unconditional
Bandits
Gee Whiz
I Wish That I Didn’t
(Nouvelle)
Madelline
Paper Airplane
(Nouvelle)
Take Your Clothes Off (?)
NSFW Music Video
Sex for Breakfast
You Can’t (nouvelle chanson)
These Days Everyone Is A Model
463
Coco Babe
Heart of Stone (nouvelle chanson)
Eat the Whole Thing
Roses and Bluejays
I Fall In Love 100 Times A Day
Fancy times
Whimpy pimp
(nouvelle ballade)
Wicked and weird

Rappel
Indestructible Sam
The Centaur

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