Avec pas d'casque

Critique | Avec pas d’casque à Diapason 2012

Robocop et huile de pétates

Jeudi 25 octobre 2012 – Vidéo 20/20, Casse-Croûte Patio Vidal – Festival Diapason (Laval)

Le Festival Diapason débutait de forte manière jeudi soir avec une double-dose de Avec pas d’casque, d’abord dans un club vidéo, puis dans un casse-croûte.

Beau concept que celui proposé par Diapason. Le groupe, lui, a saisi la balle au bond et en a profité pour rendre le double événement unique à souhait.

Photo par Marc-André Mongrain

La première phase se tenait au chic Club Vidéo 20/20, sur le boulevard de la Concorde à Laval, dans une ambiance néon-pop-corn.

À la demande du batteur Joël Vaudreuil, Avec pas d’casque a fait son entrée sur le générique d’introduction de Robocop, son film préféré selon le pince-sans-rire Stéphane Lafleur.

Puis, les 4 collègues se sont installés au beau milieu d’un petit bazar d’instruments, entre la section « comédies » et l’étagère de DVD à 3 pour 15$, afin de partager leurs « fonds de tiroir », c’est-à-dire une panoplie de chansons rares, oubliées ou carrément inédites.

Les fans de la première heure semblaient reconnaitre quelques extraits, mais dans l’ensemble, on absorbait une douzaine de chansons datant des années plus lo-fi et moins glorieuses du groupe.  Lafleur, qui est désormais reconnu comme l’un des meilleurs auteurs compositeurs au Québec aujourd’hui, détenait déjà, à l’époque, une plume intrigante (mais vachement moins peaufinée).

Des titres comme Léguminés et Stainless Steel rappellent le premier album country-grunge du groupe, alors que Garage (pleine de fuzz) et Voleur de bécyk démontrent un volet un peu plus punk qui s’est dissipé avec les années.

Au chapitre des « très très inédits », Avec pas d’casque a également interprété De la vitre dans le genou (pour la 3e fois de leur vie, selon Lafleur), ainsi que Comme dit Dom (une chanson inspirée par un vieux chum défaitiste) et Gros Possible.

Près d’une heure de raretés et de plaisir partagé. De quoi se sentir privilégié d’y avoir assisté.

 

Patio Vidal

La soirée s’est poursuivie au mythique Casse-croûte Patio Vidal, de l’autre côté du stationnement.

Photo par Marc-André Mongrain

La formation gatinoise Quoi qu’en diront les médias a d’abord offert une première partie sympathique, alors que le snack bar bondé grouillait de serveuses qui tentaient tant bien que mal de répondre à la demande anormalement élevée en poutines.

La prestation de Avec pas d’casque prenait ensuite des airs plus familiers: Intuition #1, Apaiser le singe, La pire journée au monde, En attendant que ça paye, la jolie Faire l’étoile et caler quand même et l’entraînante Si on change les équipes ce n’est plus une revanche.

Le tout dans une atmosphère décontractée et sans artifice où régnait une odeur de pétates frites réconfortante.

Lafleur et ses comparses pouvaient compter sur l’attention du public, qui semblait constitué à 99% de fans finis, à en juger par le nombre de lèvres qui murmuraient des passages des textes.

Photo par Marc-André Mongrain

La sonorisation était assez étonnante pour un casse-croûte, et l’on était à même d’admirer les jolis arrangements des musiciens, même lors de moments plus calmes comme la splendide Deux Colleys, tirée d’Astronomie.

Le groupe a offert un « restant d’Astronomie » – il y en a apparemment quelques-uns comme ça, qui seront bientôt enregistrés et éventuellement lancés au public – intitulé Dommage que tu sois pris parce que j’embrasse mieux que je parle, une longue chanson « épique »… ou plutôt typique.

Bien que le public était tout à fait charmé par cette prestation, le groupe s’est gardé le meilleur pour la fin: une version brillamment francisée de Boy Named Sue de Johnny Cash (qui devient Un gars qui s’appelle Carol) et l’incontournable L’Amour passe à travers le linge.

Toute une soirée pour les fans d’Avec pas d’casque. Et tout un départ pour Diapason, qui sait tirer profit de sa formule de « lieux inusités », tout en faisant preuve d’humour envers ceux-ci.

Photos en vrac

Quoi qu’en diront les médias
(première partie au Casse-croûte Patio Vidal)

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