Critique album: Wilco – The Whole Love
Wilco rapplique avec un 8e album, un quatrième dans l’ère post-Yankee Foxtrot Hotel et certainement le meilleur de cette série. The Whole Love brille par sa variété et son approche décontractée, naturelle.
L’album débute sur une fausse piste, comme Wilco aime si bien le faire: Art of Almost est sans doute l’une des chansons les plus aventureuses endisquées récemment. Dès le départ, un rythme cyclique, des claviers et quelques grognements de friture sonore laissent croire qu’il s’agira d’un album électro, avant que la chanson ne se transforme en une odyssée musicale de 7 minutes axée sur une variation toute simple de 2 accords. On est loin de la chanson folk généralement associée au groupe.
Des effluves de vieux Rolling Stones se chargent d’ajouter de la légèreté dès la 2e piste, I Might, alors qu’une saveur Beatleseque flotte au-dessus de Sunloathe, la suivante. Brillamment construite, celle-ci procure un plaisir renouvelé à chaque nouvelle écoute, comme si des détails d’enchaînement se dévoilaient progressivement, derrière cette esthétique très ’70’s.
L’approche country-folk n’est pas évacuée pour autant: Black Moon et les ballades Open Mind et Rising Red Lung regorgent de cette sonorité sud-américaine qui rappelle Calexico, Iron & Wine et compagnie.
Quelques titres rock entraînants ajoutent de la variété à l’ensemble, dont Standing O, Dawned On Me et Born Alone qui rappelle le travail récent de Stephen Malkmus avec ses Jicks.
Preuve de la liberté créative de Wilco à ce point-ci de leur carrière – ils ont d’ailleurs lancé ce nouveau disque sous leur propre étiquette dBpm – l’album se conclut sur One Sunday Morning (Song for Jane Smiley’s Boyfriend), une superbe promenade folk qui prend tout son temps à se développer, atteignant plus de 12 minutes de durée sans employer une montée d’intensité en crescendo notable. La délicatesse du jeu de l’ensemble en font un superbe point final sur un album brillant par sa variété.
Il y a de ces moments où l’on ressent le plaisir, la patience, la légèreté des artistes derrière une oeuvre. The Whole Love démontre en effet cet « amour entier » pour la musique que préparent ensemble les membres de Wilco. Un amour qui se transmet si bien aux auditeurs.
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