Timber Timbre

Critique album | Timber Timbre – Hot Dreams

Timber Timbre - Hot Dreams Timber Timbre Hot Dreams

Il y a de ces groupes qui affinent leur son d’album en album sans jamais faire du surplace. Timber Timbre en est un bon exemple : après le brillant Creep On Creeping On de 2011, le groupe ressasse les mêmes ambiances brumeuses et les mêmes sonorités rétro-spaghetti, et aboutit avec son meilleur album à date.

Ce n’est pas pour tout le monde : Timber Timbre apprécie la lenteur, l’étrangeté et une forme d’humour noir, pratiquement indétectable à la première écoute. Blues noir, folk fifties, pop inquiétante, Timber Timbre brasse de drôles d’idées en prenant un soin jaloux de ses arrangements raffinés. Il en résulte une musique mystérieuse et séduisante, sexy et lugubre à la fois.

Simon Trottier est d’ailleurs sans doute l’un des arrangeurs les plus fascinants de la scène montréalaise. Ça, on le constate au bout de quelques écoutes, son travail regorgeant de subtilités habilement placées au mixage. Le saxophoniste Colin Stetson, qui donne plus souvent dans un registre expérimental, apporte quelques solos goulus ici et là, invoquant son Kenny G. intérieur, ce qui ajoute de la dorure autour du portrait global.

Les tempos sont toujours aussi soigneusement choisis et respectés, jouant souvent en équilibre parfait sur la mince ligne entre balourdise et rythmes modérés. C’est dans des détails comme ça que se crée la magie de Timber Timbre.

Mais l’attrait premier de ce Hot Dreams, comme les deux albums avant lui, c’est la voix fantomatique de Taylor Kirk, subtilement doublée de son propre écho, qui relate des histoires toutes aussi étranges que la musique laisse croire. En fouillant un peu, on y trouve certaines pointes d’humour, mais surtout des personnages glauques et des situations inquiétantes.

Ce qui différencie peut-être Hot Dreams de ses prédécesseurs en revanche, c’est peut-être qu’on y trouve deux grandes chansons aux envolées impressionnantes et puissantes, soit Run From Me (avec sa finale à cordes) et The Grand Canyon, sorte de lente hymne western spaghetti puissante, qui aboutit sur un segment un peu Pink-Floydesque.  Tarantino serait fier.

Très bon album à écouter en vinyle, soit dit en passant. Les lumières éteintes. Pour se donner la trouille.

Hélas, il faudra attendre le 19 septembre avant de voir Timber Timbre à l’oeuvre à Montréal. Concert au Métropolis, dans le cadre de Pop Montréal. Billets en vente dès maintenant par ici.

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