Critique album | The Balconies – Fast Motions

The Balconies - Fast Motions The Balconies Fast Motions

On dit souvent que le rock se meurt, parfois même dit-on qu’il est carrément mort. Mais tant que The Balconies existera, ce ne sera pas le cas.

Le trio ontarien, devenu quatuor grâce à l’ajout du batteur Steve Molella – permettant ainsi à Liam Jaeger de troquer ses baguettes pour la guitare électrique – présente un album déchaîné, déterminé, sans pitié pour les oreilles. Une bête féroce qui, sans relâche, mord jusqu’au sang.

Jacquie Neville, guitare et voix, est en pleine forme alors qu’elle chante à propos de « sexe et cigarettes » sur Boys and Girls, une pièce dynamique qui établit immédiatement le ton de l’album. Comme le titre de celui-ci l’indique, c’est rythmé, rapide, saccadé, et Neville chante comme s’il n’y avait pas de lendemain. Il en est ainsi sur toutes les chansons.

L’ajout de Molella à la batterie fait en sorte que le band est plus agressif qu’avant. Sur le premier album – qui remonte à 2009 – les pièces étaient accrocheuses, mais un peu trop gentillettes. Ici le groupe s’impose avec une force de frappe impressionnante. Tout est immense, le son est percutant, les guitares attaquent de toutes parts, la batterie est sans relâche et la basse (de Stephen Neville) suit avec autant d’énergie. La production du vétéran Arnold Lanni – directe, simple, sans artifices – sert bien le groupe et son énergie crue.

Par contre, tout ce dynamisme devient parfois un peu écrasant. Et on le sent particulièrement sur les versions retravaillées de chansons au préalable lancées sur album ou EP.

Si The Slo est gagnante dans le processus de transformation (l’originale était beaucoup trop lente), Do It in The Dark perd par contre tout le charme qu’elle possédait lorsqu’elle s’intitulait Serious Bedtime. Alors une chanson commerciale parfaitement dosée, ici la mélodie a perdu de son côté entraînant et se perd dans ce son rock tonitruant dans lequel l’album baigne.

Et c’est un peu un défaut de l’album; celui-ci est plus brutal que ce à quoi le groupe nous avait habitués, ce qui n’est pas en soi un défaut, mais il ne laisse aucun moment pour reprendre son souffle. L’écoute devient lassante, surtout que les chansons finissent par toutes se ressembler dans ce tumulte de batterie fracassante et de guitares enragées. Quelques moments de répit et plus de nuances n’auraient pas fait de tort.

Fast Motions devrait toutefois permettre à The Balconies de se tailler une place de choix dans l’univers rock non pas seulement canadien, mais nord-américain. Tous les éléments sont là – une voix puissante, une musique gonflée à bloc, et des compositions plus que correctes. Et ils se sont dotés ici d’un matériel musical vigoureux qui devrait nourrir amplement leurs spectacles, car c’est sur scène que le groupe brille réellement, et ce depuis ses débuts.

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