Critique album: Stevie Nicks – In Your Dreams
La chanteuse Stevie Nicks a lancé récemment son 7e disque intitulé In Your Dreams, après dix ans d’absence sur disque en solo. L’interprète de 62 ans y livre 13 chansons plus personnelles les unes que les autres, qui transpirent la sincérité et témoignent de son parcours douloureux et sinueux.
Réalisé conjointement par Dave Stewart (du duo Eurythmics) et le légendaire Glen Ballard, le disque est un voyage dans l’univers émotionnel d’une artiste d’expérience qui n’a pas dit son dernier mot et qui démontre ici son immense talent de conteuse.
Cependant l’ensemble n’est pas parfait, comme en témoigne Secret Love, une ballade insipide qui ramène l’auditeur tout droit aux années 80, avec ses synthétiseurs et sa batterie électronique, subtils, mais néanmoins passés mode.
C’est à partir de la deuxième pièce que l’album devient intéressant. For What It’s Worth est un touchant morceau où Nicks fait allusion à un grand amour passé. Une magnifique pièce, digne héritière de la classique Landslide, que Nicks chantait au sein de Fleetwood Mac.
Multiples saveurs
In Your Dreams est un country rock rythmé. La voix de Stevie Nicks, éraillée et nasillarde comme toujours, demeure toutefois solide, et la chanteuse prouve qu’elle peut encore livrer un bon rock.
Wide Sargasso Sea, inspirée du roman du même titre, s’avère l’une des meilleures chansons de l’album. Sur un rythme funk et blues surprenant, Nicks démontre son talent pour résumer une histoire de manière efficace, le texte étant aussi accrocheur que la musique.
New Orleans, bénéficie d’une belle mélodie, mais son sujet (l’ouragan Katrina) a déjà été abordé plus d’une fois. Moonlight (A Vampire’s Dream) est, quant à elle, probablement l’une des plus faibles compositions de l’album, donnant l’impression de vouloir profiter de l’engouement du public pour les histoires à la Twilight.
Annabel Lee est une jolie interprétation d’un poème d’Edgar Allan Poe et permet une fois de plus de constater le talent de la chanteuse pour créer une chanson efficace et captivante à partir d’un vieux texte.
Soldier’s Angel, une splendide collaboration entre Nicks et son ancien conjoint Lindsey Buckingham, rappelle les beaux jours du duo Buckingham Nicks et de l’album du même nom sorti en 1973.
Le reste de l’album consiste en une série de collaborations entre Nicks et Dave Stewart. Celui-ci chante sur Everybody Loves You et Cheaper Than Free, et les deux voix se marient très bien, créant de très beaux moments musicaux.
Ghosts Are Gone est la plus « rockeuse » des pièces de l’album, une chanson solide où les musiciens ont la possibilité de se laisser aller. You May Be The One a un petit quelque chose de soul, avec ses chœurs et son texte empreint de tristesse. Italian Summer évoque quant à elle des souvenirs de vacances en Italie. Pour cette pièce Stevie Nicks a fait appel à un orchestre, qui confère à la jolie composition un côté grandiose et charmant.
Bien que son style musical ait quelque peu mal vieilli, Stevie Nicks fait la preuve sur In Your Dreams de son talent pour raconter des histoires solides, qui témoignent d’une vie fascinante ayant connu son lot de peines et de joies. L’artiste livre ici l’une de ses plus grandes œuvres, introspective, intimiste et des plus touchantes.
- Artiste(s)
- Stevie Nicks
- Catégorie(s)
- Pop, Rock,
Vos commentaires