Skinny Puppy

Critique album: Skinny Puppy – Handover

Skinny Puppy - Handover Skinny Puppy Handover

Les pionniers de la musique électronique industrielle nous reviennent cette année avec Handover, quatre ans après Mythmaker, album auquel certains reprochaient de ne rien apporter de nouveau. Encore une fois, on se retrouve en territoire connu, même s’il est finalement plutôt difficile à saisir tout à fait. Accompagnée d’un habile mélange d’électro, de métal et d’autres genres éclectiques, la voix robotisée de Nivek Ogre ressemble presque à un synthétiseur qui réciterait des mots. L’ensemble de l’album est toutefois plus propre qu’auparavant dans sa production.

Nous proposant des titres de chansons toujours aussi incompréhensibles, Skinny Puppy ouvre le bal avec Ovirt, qui est probablement la pièce la moins intéressante de l’ensemble. Plutôt répétitive, étant conçue du début à la fin sur la même boucle de claviers saccadés, cette chanson passe facilement inaperçue.

Dès le morceau suivant, Cullorblind, on sent cependant une musique plus structurée et le reste est plus facile à apprécier. Construit de batteries digitales et de séquences, il implante ainsi les sonorités qui bâtissent les fondations de l’album.

La troisième chanson offre également une énorme variation qui indique la polyvalence des membres de ce groupe. Guidée par une guitare acoustique, celle-ci n’est pas sans rappeler Jaher, qui prenait somme toute une place assez semblable sur l’album Mythmaker.

Ashas, écrite à la mémoire d’un ami du groupe décédé, s’ensuit et apporte son lot de mélancolie. Le reste de l’album reste dans le moule de Skinny Puppy, soit assez semblable. Construits sur d’assez lourdes séquences de batterie, les claviers épileptiques laissent des guitares agressives ponctuer les moments forts. Même sans révolutionner la formation, les différentes chansons sont efficaces et ont leur place dans sa discographie.

Formé il y a vingt ans cette année du partenariat du chanteur Nivek Ogre et du multiinstrumentiste cEvin Key, Skinny Puppy a toujours eu une place particulière sur la scène indépendante, même pendant sa séparation durant la seconde moitié des années 90. S’il n’apporte pas forcément une évolution marquante pour ce qui est de la discographie du groupe, cet album conserve les aspects qui font de ces Vancouvérois des musiciens marquants pour un genre de musique qu’ils ont grandement aidé à fonder.

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