Critique album | Shigeto – No Better Time Than Now
Au fil des ans, l’étiquette Ghostly International nous a habitués aux réalisations de qualité et a su imposer son identité sur la scène électronique. Le plus récent album de Shigeto vient confirmer cette position. En effet, No Better Time Than Now est un disque cohérent, stimulant et raffiné.
Dès la pièce d’ouverture, les règles du jeu sont clairement établies : il s’agit d’un album planant, tendre, mais gardant toujours un côté expérimental, ne serait-ce que très subtil. Tout au long de No Better Time Than Now on explore des paysages sonores à mi-chemin entre la mélancolie et la contemplation. Detroit Part 1 en est un bon exemple. Le morceau passe du hip-hop au new-age avec une désarmante facilité et progresse avec assurance vers des ambiances à la fois urbaines et contemplatives. Le choix des sonorités utilisées est primordial ici.
Tout comme dans Ringleader qui a des couleurs africaines dues au choix des percussions et de la superposition de motifs rythmiques. Le tempo est rapide mais la délicatesse de la mélodie et la qualité de la réalisation nous gardent dans une atmosphère réconfortante. D’ailleurs, pour ce qui est de la qualité de la réalisation, il faut souligner l’utilisation très intelligente de l’espace sonore. Les sons respirent et laissent à l’auditeur la liberté de les apprécier pleinement.
Pour ce qui du côté «expérimental», une pièce comme Olivia nous en offre un bel exemple. L’utilisation de prises de son non-instrumentales et axées davantage vers le «bruitisme» donne une couleur unique à l’ensemble sans que cela ne devienne hermétique pour l’auditeur moyen.
On peut dire bien des choses sur cet album mais l’essentiel est qu’il est d’une remarquable cohérence, conservant une ambiance chaleureuse tout le long. Si certaines pièces se ressemblent beaucoup à certains égards, il y a toujours un élément qui en caractérise chacune, que ce soit de la voix, un rythme, la structure ou de courtes phrases mélodiques. Une parution humble, élégante et respirant l’honnêteté. Le morceau concluant l’album résume assez bien cela…
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