Santigold

Critique Album: Santigold – Master of My Make-Believe

Santigold - Master of My Make-Believe Santigold Master of My Make-Believe

Quatre ans et un changement de voyelle plus tard, Santigold (anciennement Santogold; Santi White de son vrai nom) nous revient avec une deuxième dose de hip-hop reggae fusion (ajoutez vos propres étiquettes) sous la forme de Master of My Make-Believe.

L’album débute en force avec la bien-nommée Go!, une sorte de marche militaire futuriste appuyée par la présence de Karen O. et Nick Zinner du groupe Yeah Yeah Yeahs et soutenue par la réalisation de Q-Tip (A Tribe Called Quest).  On reconnait également la signature des Yeah Yeah Yeahs sur The Riot’s Gone et This Isn’t Our Parade, une pièce plus posée qui porte la griffe conjointe de Zinner et White, en plus de l’apport de David Andrew Sitek de TV on the Radio et John Hill.

Ces deux dernières et God From The Machine sont les trois seuls titres à ralentir la cadence imposante et saccadée de cet album aux percussions et rythmes électroniques aussi divers que bondissants.

Bien que taillée sur mesure pour les planchers de danse les plus branchés, la pop de Santigold ne laisse pas le mélomane plus exigeant derrière grâce à la variété des tons adoptés et à l’originalité des arrangements. Ses chansons sont souvent teintées de dub (Pirate in the Water), de new wave (The Keepers) et de post-punk (This Isn’t Our Parade, justement) et reposent sur des fonds de rythmes africains, tout en retirant le meilleur de l’approche futuristico-électro d’une M.I.A. en pleine puissance.

En fait, Santigold réussit là où Nicki Minaj échoue; elle démontre sur Master of My Make-Believe qu’elle sait concocter une pop dansante moderne avec une folie bien dosée, naturelle et bien intégrée aux compositions solides de l’artiste. Il y a une surface tape-à-l’oeil, comme en témoigne le vidéoclip très « Major Lazer » de Big Mouth (voir ci-bas), mais derrière ce collage écarlate se trouve un contenu pertinent, consistant qui gagne en valeur à chaque écoute.

Sa prestation colorée et rafraîchissante à Coachella figure parmi les moments marquants de l’édition 2012 du célèbre festival, qui se tenait en avril dernier. Nous aurons l’occasion de la voir à l’oeuvre à Montréal le dimanche 5 août prochain, dans le cadre du festival Osheaga au Parc Jean-Drapeau, avec ses étranges danseuses et ses musiciens qui ajoutent sur scène une dimension étonnamment organique à l’ensemble.

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