Critique album | Pixies – EP2

Surprise! Sans crier gare, les Pixies ont libéré un deuxième EP de nouvelles chansons, quatre mois à peine après le bien-nommé EP1 et juste à temps pour la tournée nord-américaine qui débute ces jours-ci (et s’arrêtera à Montréal le 16 janvier). Voici donc EP2, un maxi numérique de 4 chansons, disponible uniquement sur le site Internet du mythique groupe de Boston. 

Si le premier EP marquait une nette séparation esthétique avec le matériel précédent (qui remonte tout de même à deux décennies auparavant!), ce nouveau maxi étonne tout autant.

Les quatorze minutes d’écoute débutent avec Blue Eyed Hexe, qui sonne franchement comme du gros « cock rock » des années 1980. Imaginez Black Francis qui vire tous ses musiciens et les remplace par ceux de Whitesnake ou d’ACDC, en plus de se munir d’une cloche à vache.  Étrange, hein ?

Magdalena est beaucoup plus dans le ton, alors que Greens and Blues rappelle ce que faisait Black Francis avec son band The Catholics au cours des années 1990 et 2000 : du rock alternatif mid-tempo, modéré et décontracté, avec tout de même une belle intensité.

Snakes, qui clôt le tout, est la plus audacieuse du lot, avec ses mélodies de guitare obliques et son rythme plus relevé.

L’EP2 vient donc rappeler que les Pixies existent bel et bien (en dépit de deux changements de bassiste en moins d’un an), et que la créativité semble être revenue au sein de la formation. Mais la méthode peu orthodoxe de faire paraître ce nouveau matériel (des mini-albums lancés de façon indépendante à intervalles réguliers, au lieu d’un long album sur un label conventionnel) démontre également une volonté d’entretenir un lien avec l’auditoire différemment. Un troisième EP sera d’ailleurs rendu disponible le 7 avril prochain.

Ce n’est pas Surfer Rosa  ou Trompe le monde, mais pour un groupe dont les meilleures années remontent à une époque aussi lointaine, ça fait un grand bien de les savoir encore, au minimum, pertinent.