Critique album | Phoenix – Bankrupt!
Les gars de Phoenix aiment les contradictions. C’est du moins l’idée maîtresse de ce cinquième album, qui porte le nom de Bankrupt! alors que l’album précédent les a rendus riches. Et ce n’est certainement pas avec un album comme celui-ci que la carrière de Phoenix va prendre du plomb dans l’aile.
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Vrai que Bankrupt! n’est pas une collection de succès instantanés comme l’était Wolfgang Amadeus Phoenix. Si telles étaient vos attentes, vous méritez d’être déçus.
Mais Bankrupt! possède cette rare qualité d’être à la fois agréable à l’oreille en écoute légère, et foisonnant de bonnes idées et de subtilités sonores lorsqu’on enfile les bons vieux écouteurs.
Une teinte japonaise colore l’entrée en matière du premier extrait Entertainment (et son vidéoclip, voir ci-bas), mais Phoenix nous transporte rapidement vers un couplet rythmé, qui donnera lieu à un refrain efficace, épique. C’est parti pour une écoute vitaminée, aux multiples détours mais jamais déroutante.
Les chansons se succèdent sans point faible notable, et on retrouve avec plaisir tous les éléments qui font lever la recette Phoenix : la voix de Thomas Mars, jamais affectée, le soft rock qui allège l’atmosphère en contraste aux moments plus musclés (comme S.O.S. In Bel Air), des rythmes presque disco et d’autres plus près du slow jam (comme la finale de Chloroforme).
Et, bien sur, du synthé. Beaucoup de synthé. Une abondance new wave qui n’est pas sans rappeler les années 1980, même si l’approche générale évoque davantage l’indie rock moderne (comme le fait joyeusement Passion Pit, par exemple), initié par les Américains mais raffiné par les Européens au cours des dix dernières années.
En somme, l’audace modérée dont Phoenix fait preuve sur Bankrupt! permet au groupe français d’offrir « autre chose », et surtout, d’éviter le piège évident : tenter de reproduire ce qui lui a permis de rejoindre un très large public avec Wolfgang. Sage décision.
À écouter : The Real Thing, Bourgeois, S.O.S. In Bel Air, Drakkar Noir.
* Phoenix sera de la programmation du festival Osheaga en août prochain, au Parc Jean-Drapeau à Montréal.
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