Paul McCartney

Critique album | Paul McCartney – New

Paul McCartney - New Paul McCartney New

De nos jours, aborder un nouvel album de Paul McCartney est quelque chose d’un peu inquiétant, surtout lorsqu’on est fan. On se demande à chaque fois si l’œuvre sera à la hauteur de l’artiste. Et si le vétéran rockeur ne chôme pas lors de ses spectacles et possède encore l’énergie d’un jeune débutant, les 10 ou 15 dernières années ont été plutôt médiocres pour Macca sur disque.

Dans cette perspective, New arrive comme une bouffée d’air frais que l’on n’attendait plus vraiment, mais qui fait extrêmement de bien. Dès les premières secondes de Save Us, dès qu’on entend sa batterie frénétique, sa guitare fuzzy et la fameuse basse de l’ancien Beatle, on est conquis. Le revoilà le compositeur derrière les innombrables hits!  Et la voix est toujours là, quoique plus frêle et marquée par le passage du temps.

 

Quatre réalisateurs

Immédiatement, on est saisis par la mélodie, par  l’énergie qui se dégage de l’ensemble. Pour cet album, Macca s’est entouré de quatre jeunes réalisateurs qui ont injecté de la vitalité dans ses chansons et ont coloré l’album à leur façon. Mark Ronson (Amy Winehouse), Giles Martin (fils de George), Ethan Johns (fils de Glyn) et Paul Epworth (Adele) ont tous amené Macca dans des zones aussi diverses que souvent inexplorées par le septuagénaire, et ce, tout en conservant la saveur qui le rend si unique.

La pièce titre est un renvoi évident aux années Beatles, avec une touche de When we were Fab de son défunt collègue George Harrison. Queenie Eye est une aventure pop de 4 minutes totalement enlevante qui contient quelques variations rythmiques intéressantes. Appreciate est une curieuse chanson pour McCartney, avec des accents lounge, un rythme électronique et une mélodie presque trop simple.

On est séduits par la beauté de l’acoustique Early Days, on se laisse prendre par la cadence dansante et le rock musclé de I Can Bet, et si on mentionnait plus haut sa voix souvent frêle, ce n’est pas toujours le cas, comme le prouve Everybody Out There sur laquelle on retrouve un McCartney qui chante comme à l’époque de Wings.

Avec l’apport des quatre réalisateurs, l’album souffre d’un trop-plein d’expérimentations. La nouveauté laisse place à une sorte d’agacement au fil des écoutes. McCartney a toujours été à son meilleur lorsqu’il faisait les choses simplement et parfois, sur cet album, il en fait trop, au point qu’on sent ses chansons étouffer sous le poids des couches sonores.

Ceci dit, l’expérimentation sonore fait partie de son ADN : il a inspiré John Lennon à faire des collages musicaux dans les années 1960, il a réalisé ses premiers albums solos complètement seul en expérimentant en studio, et on se rappellera aussi son projet de musique expérimentale sous le sobriquet The Fireman en duo avec le musicien Youth.

McCartney a toujours aimé s’entourer de talent neuf et n’a jamais eu peur d’essayer des trucs différents. Et si parfois ses tentatives pour se réinventer tombent à plat (pensons à son album jazz soporifique lancé en 2012), dans le cas présent, ça donne son meilleur album depuis Flaming Pie en 1997. On a très hâte d’entendre ces nouvelles pièces sur scène, en lieu des sempiternels succès du passé.

Paul McCartney est bel et bien vivant et a encore de bonnes chansons à proposer!

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