Paramore

Critique album | Paramore – Paramore

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Quatrième album pour la formation originaire du Tennessee, Paramore, disque homonyme, est aussi l’enfant d’une rupture amère de la formation originale. Le départ des frères Josh et Zac Farro laisse une plaie pas tout à fait cicatrisée (en fait pas du tout) sur les textes du groupe, bien que Hayley Williams semble vouloir se convaincre du contraire.

Sur ce nouvel album, Hayley Williams règle ses comptes avec ses anciens collègues. Une genre de rancoeur qui ne semble pas vouloir la quitter teinte ses interprétations, mais surtout les paroles de l’opus. Même si il elle (se) répète constamment (comme pour essayer de se convaincre elle-même) qu’elle est « Not Angry Anymore » et « Moving On » elle ressent tout de même le besoin de lancer à ses anciens camarades que « some of us have to grow up sometimes« . Une note à toi-même Hayley?

Ce qui est bien ironique dans tout ça, c’est que toute la promotion de l’album s’articule autour de la maturité que le groupe a pris suite aux événements. On a plutôt l’impression d’avoir affaire à trois enfants blessés par leurs meilleurs amis qui cherchent à leur prouver qu’ils peuvent très bien continuer sans eux. Et oui, c’est le cas, si on fait abstration des textes.

L’ambiance pop-punk-rock caractéristique de Paramore est toujours bien présente, les sonorités sont semblables à celles auxquelles on nous a habitués et le groupe réussit toujours à nous coller ses singles dans la tête (Now et maintenant Still Into You). Les thèmes de l’amour et de l’espoir sont encore bien présents, au grand plaisir du public adolescent du groupe.

Le groupe explore également des sonorités plus pop et commerciales qu’auparavant, notamment sur Ain’t It Fun, où Williams se perd dans des prouesses vocales sur un rythme très 80’s, accompagnée d’une chorale gospel. L’esprit pop-rock à la Green Day des dernières années se fait aussi sentir sur (One Of Those) Crazy Girls. Et les trois Interlude sympathiques qui ponctuent l’album de petites balades au ukulélé nous rappellent constamment qu’Hayley essaie de grandir.

L’album débute avec Fast In My Car et Now, le premier extrait radio, que Williams livre avec l’aplomb d’une Gwen Stefani. Son ton toujours un peu moqueur ou sarcastique, que l’on sentait bien sur Misery Business en 2007 est plus que présent. Paramore renoue d’ailleurs avec Riot!, l’album qui les a consacrés, sur Part II, que les fidèles reconnaîtront comme la suite de Let The Flames Begin.

Au final, l’album est réussi, mais le focus mis sur la chanteuse du groupe est agaçant. Même si elle dit tenir au concept de band, Paramore prend de plus en plus des airs de projet solo qui s’amuse à puiser dans différents styles musicaux.

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