Misses Satchmo

Critique album | Misses Satchmo – Apple Tree

Misses Satchmo - Apple Tree Misses Satchmo Apple Tree

Il y a déjà cinq ans que Misses Satchmo est apparu dans le paysage musical québécois, et deux ans sont passés depuis la sortie du premier album de la formation jazz, The Sun Will Shine. Élargissant sa palette musicale tout en continuant de piger dans le même vaste terreau qu’est la période early jazz, le groupe propose un deuxième disque, Apple Tree, qui s’avère aussi léger, jubilatoire et rayonnant que le précédent.

La voix de Lysandre Champagne, meneuse du groupe, est si charmante qu’on se laisse d’emblée prendre au jeu. Son charme communicatif et son énergie débordante nous incitent à la suivre dans son monde coloré teinté de romantisme. Et même lorsqu’elle ne chante pas, son jeu enflammé à la trompette sait immédiatement nous envoûter, comme sur Beau Koo Jack où tout le monde a droit à son petit moment, qu’il s’agisse de Marton Maderspach qui martèle ses fûts avec entrain ou Maude Alain-Gendreau qui effleurent tendrement le piano.

Lysandre Champagne ne fait pas que reprendre des airs connus; elle appose également ses propres paroles sur l’air traditionnel qui donne son titre à l’album, Apple Tree. Peut-être peut-on espérer un jour avoir droit à des compositions originales de la formation.

Bien que l’album soit très dynamique (The Man from Harlem, Swing That Music, toutes deux mettant en évidence l’immense talent de Frédéric Pauze à la contrebasse), on a également droit à des moments plus romantiques. I’m gonna sit right down and write myself a letter est une merveilleuse petite pièce acoustique chantée en duo avec Marton Maderspach, sûrement l’un des plus beaux moments de l’album. Le mélange des percussions de Maderspach, le banjo de Simon Marion, la clarinette d’Yvan Belleau ainsi que le piano de Maude Alain-Gendreau crée un tout d’une immense beauté.

L’album possède le même charme, dans l’ensemble, que le précédent, et si vous êtes déjà épris du style de Misses Stachm,o vous serez une fois de plus ravis. C’est un son plutôt unique dans le paysage sonore québécois présentement, et du coup le groupe agît comme un vent d’air frais et ce, même après deux albums.

La prise de son est, une fois de plus, signée David Laurendeau, la réalisation par Misses Satchmo, et chaque instrument apparaît clairement dans le mix. Le tout est juste assez feutré, musicalement c’est riche, mais ça respire, et ça s’avère au final un festin pour les oreilles.

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