Critique album | Miriodor – Cobra Fakir
Intéressante curiosité que ce Cobra Fakir, huitième album en 33 ans de carrière pour la formation québécoise de rock progressif Miriodor. Pour le non-initié à la musique du groupe, l’aventure proposée par ce disque s’avère particulièrement plaisante.
Issu du mouvement Rock In Opposition, qui met l’accent sur l’expérimentation musicale, Miriodor propose une musique riche et complexe, mais étonnamment très mélodieuse. Les membres fondateurs Pascal Globensky (claviers, synthétiseurs, piano) et Rémi Leclerc (batterie, percussions, claviers, table tournante), ainsi que leur complice Bernard Falaise (guitares, basse, claviers, banjo, table tournante), ont concocté une série de pièces instrumentales délicieusement agréables à l’oreille.
On sent une forte influence King Crimson-esque dans l’ensemble de l’œuvre, époque 73-75. Sur des pièces comme Tandem ou Cobra Fakir, la guitare de Bernard Falaise se fait très Frippienne, son interaction avec la batterie rappelant les beaux jours de la formation anglaise.
Il y a également un peu de Magma là-dedans. Si quelqu’un chantait sur ces pièces, le kobaïen serait tout à fait approprié. Titan est un parfait exemple d’une composition à la Vander. Le jeu de guitare, agressif et passionné, est absolument magnifique.
Globensky se fait aller allégrement les doigts sur de complexes solos, entre autres dans Speed-Dating sur Mars, où les claviers, la basse et la guitare y vont d’échanges à la fois musclés et pleins d’entrain. Dans ce cas-ci, on perçoit un peu de Gentle Giant au niveau des influences.
On retrouve également sur le disque des pièces plus expérimentales, et plus courtes, telles qu’Un Cas Sibérien, Space Cowboy et Experience 7 qui proposent une tapisserie sonore intrigante et alléchante.
Le groupe utilise les différents ingrédients du rock progressif de la première heure et crée un heureux mélange qui, sans nécessairement briser les barrières, titille agréablement les sens. Un disque recommandé aux amateurs des groupes précédemment cités et autres formations du genre.
Vos commentaires