Critique album: Metric – Synthetica

Cinquième album studio de la formation torontoise, Synthetica représente dans la discographie de Metric la suite logique à ses précédents efforts. Toujours dans la même veine, l’esprit indépendant et le désir d’expérimenter avec divers sons, le quatuor propose cette fois un savant alliage de synthétisme et de sonorités « vintage » qui conservent pourtant une touche moderne et actuelle. Le souci du détail est plus présent, le tout plus pensé, plus travaillé.

Son thème général s’articule autour du miroir, du constat de son reflet dans la glace et de son acceptation, peu importe ses circonstances, ses défauts et sa superficialité.

La première pièce, Artificial Nocturne est une très belle porte d’entrée dans ce nouvel univers « synthétique »: une progression marquée, d’abord plus lente, plus dépouillée, qui ensuite démarre pour mieux retrouver les guitares dynamiques caractéristiques du groupe.

On aime particulièrement Speed The Collapse, l’ambiance aérienne jumelée à un rythme de batterie plus dynamique constituent un beau contraste. Une sorte d’urgence s’en dégage, appuyée par des paroles qui semblent constater un point de non-retour. De son côté, la pièce-titre Synthetica est probablement celle qu’on identifie le plus au style habituel de Metric sur l’album.

À mi-parcours survient l’amusante Lost Kitten, marquée par la voix très aiguë d’Emily Haines, qu’il est difficile de ne pas avoir en tête pendant plusieurs heures par la suite. Plus tard, Wanderlust comprend une apparition de Lou Reed, qui n’apporte rien vraiment à l’album, on se demande même ce qu’il vient y faire… aucune complicité ou connexion ne semble se faire entre lui et Haines.

La demie étoile est accordée à la thématique et au concept de l’album qui sont très intéressants et bien exploités. Dans l’industrie musicale ultra-numérique actuelle, Metric s’est appliqué à parfaire la copie physique de l’album et a exploité le thème du miroir à son maximum. La pochette comprend un papier miroir qui permet de refléter toutes les paroles des chansons, qui s’y retrouvent… mais à l’envers. Il n’y a pas à dire, Synthetica est un album réfléchi, sous tous ses aspects!