Mac Miller

Critique album | Mac Miller – Watching Movies with the Sound Off

Après le succès de l’album Blue Slide Park, Mac Miller revient avec un album qu’il qualifie de plus personnel, qui est certainement plus sérieux. Un rap plus mature pour la sortie de ce deuxième album produit par Rostrum Records: Watching Movies with the Sound Off.

Ce ne sont pas seulement les paroles qui font preuve d’une naïveté disparue sur Watching Movies with the Sound Off, les mélodies sont aussi plus sobres, moins hip hop et surtout rythmées de basse et de batterie.

Mac Miller serait-il déjà désillusionné de sa récente popularité? Les paroles de Miller sont désormais beaucoup plus terre-à-terre, tout en gardant leur vulgarité déjà établie. On n’y perçoit plus l’obnubilation que semblait avoir le jeune Mac dans Best Day Ever ou Donald Trump. À peine sorti de la cour d’école, Mac prend maintenant conscience de la réalité du show business, dans laquelle il se lançait à pieds joints il y a quelques années.

Concrètement, cette prise de conscience est démontrée dans le vidéoclip de Watching Movies. Parodie ou réelle mise en abîme de sa vie d’artiste, le verdict reste flou. Une chose est sûre, on ne se gène pas pour y montrer des femmes peu habillées, du bling et une dent en or par-ci, par-là.

Est-ce qu’on peut en conclure que Mac Miller a perdu de son authenticité? Probablement.

Ce n’en fait pas pour autant un mauvais album. Loin de là: Mac Miller s’est associé à des artistes de renom pour collaborer à la réalisation de Watching Movies with the Sound Off. Avec la popularité viennent les bons contacts aussi, il faut croire. On y retrouve entre autre une intéressante collaboration avec Action Bronson sur le morceau Red Dot Music, avec un épilogue particulièrement évocateur de l’évolution de Miller par Loaded Lux. Miller collabore également avec Tyler, The Creator sur O.K.

Mac Miller n’est donc plus le jeune cool qui se moquait de Donald Trump, et quelques pièces de son album tentent de le prouver. C’est le cas de Objects in the Mirror, Remember et Someone Like You, morceaux plus réfléchis qui méritent d’être découverts.

Mac Miller se détache tranquillement de son unicité de « jeune talent » pour aller rejoindre le rang des grands rappeurs américains. Espérons par contre qu’il ne tombera pas dans le pareil au même, et qu’il retrouvera un peu de sa joie contagieuse pour les albums à venir.

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