Lights

Critique album: LIGHTS – Siberia

Lights - Siberia Lights Siberia

Siberia est le deuxième album de la chanteuse et musicienne Lights (née Valerie Poxeitner – elle a légalement changé son nom pour Lights). Fruit de deux années d’explorations musicales, ce nouvel album de la jeune Canadienne marque une évolution – et une distanciation – au plan stylistique par rapport au précédent. Intégrant le dubstep à sa pop  synthétique, Lights parvient à mélanger les genres, donnant un résultat qui, sans être essentiel, vaut le détour.

Ce qui frappe avant tout, ce sont les rythmes distordants, la basse crépitante, qui détonnent du style habituel de Lights. Celle-ci s’est associée au quatuor Torontois Holy Fuck ainsi qu’au rappeur Shad pour créer certaines des pièces, ce qui explique l’évolution sonore de Lights.

Toes est un bon exemple de juxtaposition des genres. À un arrangement de synthétiseur qui évoque les grandes années de Human League ou Duran Duran, semblable à ce que Lights faisait sur son album précédent, s’ajoute les sonorités techno de Holy Fuck, pour créer un mariage plutôt réussi, très dynamique.

La voix de Lights demeure un parfait produit de studio, superbe instrument qu’elle fait passer par le logiciel Auto-Tune et autres procédés électroniques pour lui donner la texture et les modulations voulues. Il sera intéressant de vérifier si Lights peut porter ces nouvelles chansons sur scène, car lors de ses passages au Virgin Festival de Montréal en 2009 ainsi qu’au Studio Juste Pour Rire plus tard la même année, sa voix était justement l’élément faible de son spectacle, sans la moindre puissance, peinant à reproduire la beauté de son chant de studio.

 

Toujours les mêmes thèmes

Lights signe la plupart des textes des chansons. Les thèmes abordés demeurent semblables à ce que l’on retrouvait sur le premier album, The Listening, lancé en 2009 : l’amour, la solitude, un certain ésotérisme très imagé, ainsi que de la science-fiction. Mais ceux-ci sont traités avec originalité et poésie, surtout si l’on compare à d’autres artistes du même âge que Lights, comme Avril Lavigne ou Taylor Swift, qui ont peu de choses à dire. Sans être une grande auteure, Lights
parvient à donner une couleur particulière à son écriture.

Everybody Breaks a Glass, premier extrait lancé cet été, s’avère l’un des meilleurs morceaux de l’album. Il inclut un rap de Shad qui offre un joli contraste avec la voix éthérée de Lights et qui énergise la chanson.

Cependant, le disque devient quelque peu lassant à la longue, manquant de diversité, ses rythmes se répétant d’une chanson à l’autre. De plus, la dernière piste du disque est un long instrumental de 8min57 qui n’apporte que bien peu de choses à l’ensemble, un « trip » de synthétiseurs pas particulièrement intéressant.

Ce deuxième disque marque une transition pour Lights, qui passe de la pop rose bonbon à la musique plus « adulte ». La jeune musicienne n’a pas peur d’expérimenter, ce qui est tout à son honneur.

Ceci dit, l’album n’est que ça, une longue expérimentation. Le tout ne semble pas abouti. L’album offre une fenêtre sur le processus exploratoire de la musicienne, sans qu’on ne sache trop où elle veut aller. Lights doit parvenir à aller au-delà des expériences de studio pour parvenir à faire sa marque, à laisser sa trace. Elle est sur le bon chemin.

Siberia est un produit de pop/techno/dubstep très intéressant, même s’il lui manque un petit quelque chose pour passer au niveau supérieur.

* Rappelons que Lights sera de retour à Montréal le 24 novembre 2011 pour un concert au Théâtre Corona. Les billets sont présentement en vente. Pour plus d’info: https://sorstu.ca/lights-a-montreal-en-novembre-2011/

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