Ladytron

Critique album: Ladytron – Gravity The Seducer

Ladytron - Gravity the Seducer Ladytron Gravity the Seducer

Trois ans après avoir publié Velocifero, sans compter les compilations et l’album Live at London Astoria, le groupe britannique Ladytron nous offre cette année Gravity the Seducer, six mois après avoir lancé le premier extrait White Elephants à la radio.

Ce qui frappe, c’est à quel point l’ambiance de l’album est différente du précédent. Alors que le groupe nous avait habitués à de l’electro-pop entraînante, on se retrouve face à un disque plus calme, plus ambiant. Le disque, composé de 12 morceaux, dont 3 instrumentaux, n’est pas forcément très stimulant: même s’il comprend plusieurs chansons dynamiques, l’ambiance se rapproche assez souvent de celle de Depeche Mode, qui avait d’ailleurs à la base prévu d’accueillir Ladytron en première partie de sa dernière tournée en Europe de l’Est, qui fut toutefois annulée.

Ainsi, le morceau White Elephant, premier extrait radio et introduction de l’album, ne représente toutefois pas tout à fait sa production générale; cette chanson reste du côté le plus calme du disque.

Guidée par un clavier qui évoque plus ou moins Relax de Mika et par une batterie en retrait, le tout progresse et accueille de nouveaux claviers au fur et à mesure. Le résultat final, s’il surprend par son calme, reste intéressant à écouter.

La chanson suivante, Mirage, conserve le ton proposé et ajoute de la puissance avec une batterie qui se faisait jusque-là presque absente. On se retrouve donc face à un morceau qui arrive à un juste milieu entre l’esprit calme de l’album et les anciens hits comme Destroy Everything You Touch (2005) et Runaway (2008).

 

Un virage esthétique surprenant

Ponctué par trois pièces intrumentales – Ritual, Transparent Days et la composition finale Aces High – les chansons suivantes établissent un fil conducteur qui mène vers une conclusion sans surprise.

Malgré tout, on retrouve quelques chansons plus entraînantes, comme Ace Of Hz et Moon Palace. Celles-ci ne parviennent toutefois pas à atteindre l’explosion qu’avait provoquée Destroy Everything You Touch.

Pour le reste, la voix de Helen Marnie demeure la même, toujours aussi particulière. On reconnait bien l’oeuvre du groupe, même si certains auront du mal à justifier le virage stylistique qui a été effectué.

En fin de compte, même si la musique produite n’évoque rien, on ressent une certaine maturité au niveau des compositions, qui multiplient les harmonies et les choeurs. Les arrangements sont très complets et variés, offrant une certaine variété malgré les mélodies si paisibles. Même s’il semble ne pas décoller, cet album comporte une base solide et reste cohérent. S’il pourrait décevoir ceux qui s’attendaient à une abondance de rythmes électrisants, Gravity the Seducer séduira tout de même sa part de public grâce à ses nappes de claviers et ses allures se rapprochant de la New Wave.

* Ladytron sera de passage au Théâtre Telus, à Montréal, le 6 octobre prochain (18+).

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