Kathleen Edwards

Critique album: Kathleen Edwards – Voyageur

Kathleen Edwards - Voyageur Kathleen Edwards Voyageur

Les fins mènent souvent à de nouveaux commencements, comme le veut le vieux cliché. Parlez-en à Kathleen Edwards, qui a exploité les sentiments reliés à un divorce douloureux pour construire son nouvel album, Voyageur, coproduit par sa nouvelle flamme Justin Vernon (Bon Iver).

Au-delà du potin, les deux aspects laissent leur trace sur ce 4e album de la rousse ottavienne, qui déroge un peu de l’approche folk-country habituelle pour explorer des avenues plus blues et rock, tout en conservant son ADN Americana. Il en résulte un genre de road-movie sonore, à vive allure sur le chemin sinueux d’une vie conjugale mouvementée.

Les textes regorgent de réflexions amères sur les déceptions amoureuses, mais aussi d’introspection et d’autocritique, ce qui confère un ton plus dramatique ou mélancolique que jamais à la moitié des titres (A Soft Place to Land, House Full of Empty Rooms et Pink Champagne, notamment).

Mais tout n’est pas que gris et noir sur cet album étrangement lumineux: Kathleen Edwards propose aussi une dose d’airs grisants (Empty Threat, Sidecar) et de blues rock de bon aloi comme Mint, qui rappelle immanquablement les belles années de Sheryl Crow – on pense évidemment à My Favorite Mistake dès les premières secondes.

L’effet Vernon se fait sentir de façon plutôt subtile. Ça se remarque dans la finesse des arrangements et l’ampleur de la production. Il est à mentionner qu’un groupe complet accompagne Kathleen Edwards sur ce disque, et ça s’entend. En ce sens, Voyageur représente sans doute l’album le plus complet, le plus achevé de la chanteuse, qui semble être en plein contrôle de son sublime timbre de voix, en plus d’être supportée par une musique plus élaborée que jamais.

Dommage que la production proprette vienne aplanir l’interprétation authentique de l’artiste, déjà que ses compositions sont dans l’ensemble assez prévisibles.

Mais ce qui compte, c’est que l’émotion y est adéquatement véhiculée.

Derrière sa surface plutôt jolie se cache une oeuvre crève-coeur, à fleur de peau. Belle réussite, à plusieurs niveaux.

Moments forts:
Chameleon/Comedian, For The Record, Sidecar, Going to Hell

Moments moins forts:
Pink Champagne, A Soft Place to Land

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