Critique album: Jim Guthrie – Sword & Sworcery LP – The Ballad of the Space Babies
Le dernier album solo de l’auteur-compositeur canadien Jim Guthrie remonte à 2003. Il a depuis fait partie de trois groupes différents, mais a surtout récemment participé à un projet audio/visuel ambitieux. Le résultat net, sur le plan musical, est le superbe Sword & Sworcery LP – The Ballad of the Space Babies. Mélangeant effets électros modernes et synthétiseurs rétro, cet album instrumental est d’un charme fou.
Le projet mentionné plus tôt est, selon le dire de ses créateurs (les Superbrothers, Capybaragames et Guthrie), une « expérience brave dans le domaine du cinéma entrée-sortie combiné à une esthétique de jeu vidéo ». Celui-ci prend plusieurs formes : des œuvres d’art physiques, une application iphone/ipad et un album. Certaines des chansons sur Sword & Sworcery LP – The Ballad of the Space Babies ont servi d’inspiration pour le volet informatique et artistique, tandis que d’autres sont le résultat de ces volets. En fin de compte, la manière d’apprécier tout cela revient à l’utilisateur/auditeur.
Puiser chez Pink Floyd
Dès le début de l’album, on constate que l’inspiration principale de Guthrie vient des créations de Pink Floyd du milieu des années 1970. Des synthétiseurs profonds combinés avec des bandes analogues aigües forment la magnifique pièce d’introduction Dark Flute, qui se termine de manière grandiose. Celle-ci est suivie par Lone Star, qui est une combinaison saisissante d’une contrebasse qui sautille et d’une mélodie accrocheuse.
Les comparaisons directes avec Pink Floyd débutent avec Doom Sock, dont les premières notes paraissent carrément calquées de One Of These Days. C’est une pièce plus sombre, lente et mélancolique qui sert d’introduction parfaite pour The Prettiest Weed, la meilleure chanson de l’album. La batterie mène furieusement la charge alors qu’une progression soignée des sonorités électros se charge du reste.
Après cette attaque sonore en règle en début d’album, le rythme de l’album ralentit considérablement, peut-être même un peu trop. Les sonorités deviennent de plus en plus modernes et délicates tandis que les percussions sont laissées de côté.
Chaque pièce dégage une beauté marquée, notamment Under A Tree, mais le manque général d’énergie devient un problème.
Guthrie revient à la charge en fin d’album avec Little Furnace qui tourne autour d’un petit rythme électro qui n’est pas sans rappeler le travail récent de Radiohead. C’est une belle finale à un album qui, en soi, n’était même pas supposé exister comme œuvre individuelle.
Il est certain que Sword & Sworcery LP – The Ballad of the Space Babies est quelque peu expérimental et que le rythme de l’album est un peu inégal. Il n’en demeure pas moins que celui-ci mérite au moins une écoute, d’autant plus qu’il est possible de le faire gratuitement ici.
Sélections d’écoute
Dark Flute
Lone Star
The Prettiest Weed
- Artiste(s)
- Jim Guthrie
- Catégorie(s)
- Folk, Pop, Rock,
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