Jeff Bridges

Critique album: Jeff Bridges – Jeff Bridges

Jeff Bridges - Jeff Bridges Jeff Bridges Jeff Bridges

L’acteur américain aux multiples facettes Jeff Bridges nous est arrivé dernièrement avec un album de musique country, sa deuxième percée en carrière dans le monde de la musique (son premier album, Be Here Soon, remonte à l’an 2000).

Alors que sur le précédent il collaborait avec Michael McDonald, sur le présent album, simplement intitulé Jeff Bridges, l’acteur s’est offert les services du producteur T-Bone Burnett. Ce dernier avait réalisé la trame sonore du film Crazy Heart, dans lequel Bridges personnifiait un chanteur country. Ce nouvel album entre donc en continuité avec ce projet.

L’album s’ouvre sur une pièce plutôt entraînante, intitulée What A Little Bit Of Love Can Do, le premier titre lancé sur les stations de radio. Bien que la voix de Bridges ne soit pas des plus puissantes, elle s’avère tout de même agréable (pendant un temps) et juste.

Le disque contient de belles pièces d’inspiration country et blues, purement américaines dans leur essence. T-Bone Burnett aime visiblement les basses ronflantes, les voix rauques, les guitares lancinantes, la batterie qui marque le rythme comme un cœur qui bat. Éléments que l’on retrouve sur ses autres productions (on n’a qu’à penser à la récente collaboration entre Leon Russell et Elton John, du même acabit au niveau instrumental).

Les chansons, telles Everything But Love et Tumbling Vine, dégoulinent de sueur, de nostalgie, de regrets.

Nothing Yet, une jolie ballade très sentie, dont la mélodie hante l’auditeur longtemps après l’écoute et sur laquelle la voix de Bridges est particulièrement touchante (agrémentée des harmonies de Rosanne Cash – la fille de Johnny), affirme quant à elle le sentiment contraire: «I don’t trust the past much anymore / It’s not the same as it was before ».

Ce n’est pas un disque que l’on met sur la platine pour se remonter le moral, mais ça s’écoute franchement très bien. On y trouve de jolies perles, de belles compositions signées, entre autres, par Bridges, Burnett et Stephen Bruton. La guitare de Burnett passe occasionnellement de la langueur à l’agressivité, notamment sur Slow Boat, un beau morceau de 6 minutes.

Ceci dit, il faut aimer les voix rocailleuses, et dans l’ensemble ça ne bouge pas assez. Une impression d‘enlisement nous envahit à mesure que le disque avance, ça piétine. Bridges, malgré tout son talent, n’est pas Tom Waits, il n’est pas non plus Leonard Cohen.

Sur son premier album, Bridges chantait davantage. Maintenant, il grogne, il feule, il joue les vieux routards, bien que sur quelques pièces, comme la charmante Either Way, il arrive à émouvoir en s’efforçant de pousser un peu plus la note.

Ceci dit, malgré ses quelques petits défauts, nous recommandons ce disque. Pour mettre comme tapisserie sonore lors de vos réceptions à la maison, pendant un souper ou tout simplement pour relaxer, penser à son amoureux(se) ou à une ancienne flamme, cet album est tout indiqué.

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