Critique album | Jadea Kelly – Clover
Originaire de Whitby en Ontario, Jadea Kelly est une jeune chanteuse à la voix douce et envoûtante, à la croisée des chemins entre Norah Jones, Portishead et Feist. Sur Clover, son deuxième disque, elle délaisse partiellement la ballade à saveur country pour un style plus contemplatif, rêveur, qui charme immédiatement.
Sous la direction de Stew Crookes, les démos enregistrées par Kelly au cours des trois dernières années — période qui sépare ses deux albums – ont été dénudées jusqu’à ce qu’il ne reste que les éléments charnières qui les composent.
Mettant de l’avant la voix feutrée de la chanteuse, la production et les arrangements distribuent ainsi les divers éléments musicaux avec parcimonie au fil des chansons. De la basse ronflante qui soutient tout le reste (Marry Don’t Go) à la simple guitare qui marque le rythme (I’ll Be) en passant par la batterie délicate, mais soutenue (Powell River), tout est dosé pour ne jamais voler la vedette à la chanteuse, qui fait un travail remarquable.
Son timbre de voix est chaleureux, invitant. On y succombe dès les premières notes. Inspirée par la vie rurale, ainsi que les problèmes relationnels liés à la vie en tournée, Jadea Kelly écrit des pièces très émotives qu’elle livre avec une grande sensibilité.
Le tout est agrémenté d’échos, d’instruments à cordes et autres sonorités qui donnent au final un résultat vaporeux, évoquant le sentiment d’entrer dans un rêve agréable, un peu sombre, mais jamais dérangeant.
En 2010, sur Eastbound Platform, la musique de Jadea Kelly possédait une immédiateté ainsi qu’une certaine naïveté. Ses ballades étaient charmantes, mais manquaient de profondeur. Le subtil changement qui s’est opéré depuis lui va à ravir.
Il y a de la magie dans cette musique enivrante. Un vrai régal pour les oreilles.
- Artiste(s)
- Jadea Kelly
- Catégorie(s)
- Chanson, Pop,
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