Critique album | Harry Manx – Om Suite Ohm

Avis aux bluesophiles avides de sons uniques : Harry Manx est de retour avec un 11e album où il combine de nouveau les textures et les sensibilités de l’est et de l’ouest.

Sur Om Suite Ohm, le guitariste-chanteur-compositeur-voyageur propose une sélection éclectique de pièces qui passent du blues traditionnel (l’excellente Carry My Tears portée par la Hammond B3 de Clayton Doley) à la poésie récitée sur fond musical de Way Out Back, mettant en vedette la guitare d’acier National de Manx, le didgeridoo de Ganga Giri et la voix éraillée de Gunjurra Waitairie.

On se promène tout au long du disque entre Booker T. Jones, Stevie Ray Vaughn et Robbie Krieger. Mais les influences de Manx ne s’arrêtent pas au blues, lui qui a vécu longtemps en
Inde et qui insuffle à ses solos de guitare de jolies teintes asiatiques. Avec ses guitares « slide » acoustiques et électriques, il crée des sons qu’on ne s’attendrait pas à retrouver sur un album de blues, mais qui ont fait sa marque de commerce depuis longtemps déjà.

Le musicien va même jusqu’à reprendre un classique du jazzman John Coltrane, Acknowledgment, de l’album A Love Supreme (qu’il renomme simplement Love Supreme et auquel il donne sa coloration particulière, pour un résultat très réussi).

Sans être le plus grand virtuose, ni le meilleur des chanteurs, Harry Manx crée toutefois une tapisserie sonore unique qui fait voyager l’auditeur dans divers confins du monde.

Avec la participation du multiinstrumentiste allemand Yeshe, de la vocaliste américaine Emily Braden, du violoncelliste Hans Christian et de plusieurs autres, Harry Manx et son réalisateur, Wynn Gogol ont concocté un disque dont les divers éléments contrastants s’harmonisent tout en beauté.

Les textes d’une grande finesse font voyager, la musique ensorcelle… Om Suite Ohm est une œuvre très belle qui s’adresse principalement aux mélomanes aventureux.

* En tournée au Québec, du 21 février au 11 mars 2013.  Voir dates ci-bas.