Critique album: Florence & The Machine – Ceremonials
Il n’est pas aisé pour un artiste d’offrir au public une seconde œuvre alors que la première fut encensée par tous. On doit faire face, dans ce cas, à toutes sortes d’attentes. C’est ce qui attendait la chanteuse londonienne Florence Welch, mieux connue sous le nom Florence & The Machine, qui nous est revenue cette semaine avec son deuxième album, Ceremonials.
Et elle s’en sort à merveille! Faisant de nouveau équipe avec le réalisateur Paul Epworth, qui avait travaillé sur Lungs en 2009, la chanteuse et son groupe de fidèles musiciens – Robert Ayckroyd (guitare), Christopher Lloyd Hayden (batterie), Tom Monger (harpe), Isabella Summers (claviers) et Mark Saunders (basse) – ont concocté une collection de chansons plus attrayantes les unes que les autres, qui traitent de manière entraînante de mélancolie, de mort et d’autres sujets tout aussi « joyeux ».
Dès le départ, avec Only For A Night, on retrouve la voix si particulière de Welch, enchanteresse et aérienne. L’une des particularités de la chanteuse est de pousser constamment sa voix vers les sommets, ce qui parfois peut devenir agaçant pour l’oreille. Mais sa technique est plus maîtrisée ici.
Il s’agît peut-être du travail de Epworth, qui a réalisé les plus récents albums de Adele et de Cee-Lo Green, et qui s’y connaît en chant soul, mais la voix de Welch colle davantage aux chansons ici que sur l’album précédent.
Qualité plus uniforme
D’ailleurs, l’ensemble du disque offre une plus grande unité au niveau sonore. On regrette le punch de Kiss With a Fist, du premier disque, car rien sur ce nouvel opus n’a le mordant de cette pièce, mais le tout est mieux agencé, plus homogène.
Les premiers extraits radiophoniques, What The Water Gave Me et plus particulièrement Shake It Out (essayez de la chasser de votre tête après une seule écoute, on vous met au défi…) sont de vrais bijoux en terme de chansons pop. Riches, simplement complexes, ces pièces mettent en valeur la voix de Welch, qui est accompagnée d’une chorale, d’un orchestre et de rythmes électros parsemés ici et là (gracieuseté de l’artiste Bullion).
On sent, tout au long de l’album, diverses influences, notamment d’artistes des années 80. On entend un peu d’Eurythmics, de Kate Bush, même une touche de Enya (dans la voix, pas la musique). On pense aussi au Toy Soldiers de Martika lorsqu’on écoute la jolie pièce Never Let Me Go, qui se sert du même son de batterie avec écho, de la chorale, et qui propose le même genre de mélodie, mais en parlant de toute autre chose.
Les paroles traitent de sujets divers, tels que le suicide (What The Water Gave Me fait référence à la mort de l’auteure Virginia Wolfe), du désespoir (la rythmée Lover To Lover) ou se servent d’une imagerie forte (la mer, par exemple) pour parler d’amour, de tristesse, etc. (comme la superbe Heartlines).
La musique de Florence & The Machine est difficile à classer; est-ce du rock, de la pop, de la soul? Un peu de tout ça peut-être… Quoi qu’il en soit, la chanteuse réaffirme grâce à Ceremonials sa position d’artiste essentielle à toute collection de disques qui se respecte en ce début de décennie. Ses chansons ont déjà intégré la culture populaire (grâce à Glee, entre autres), mais mériteraient d’être encore plus reconnues, ce qui devrait se produire avec ce nouvel album rempli de « hits » potentiels (Shake It Out, Heartlines, Spectrum). Un must, qui se placera sûrement parmi les meilleurs albums de 2011.
- Artiste(s)
- Florence + The Machine
- Catégorie(s)
- Rock,
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